C'est dans une salle pleine à craquer que les mauritaniens de France, de la Belgique et les organisations des droits de l'homme ont commémoré, le samedi 26 novembre 2016 à Paris, le vingt sixième anniversaire de la pendaison de 28 militaires noirs mauritaniens à Inal, dans la nuit 27 au 28 novembre 1990 par le régime de Maouya Ould Sid'Ahemed Taya lors du trentième anniversaire de l'accession de la Mauritanie à indépendance.
Contrairement aux festivités d'Atar, cette journée fut, pour la communauté noire de Mauritanie établie en France, une journée de deuil et de recueillement.
Après une prière religieuse, dirigée par Ceerno Kalidou Djibi Dieng à la mémoire des martyrs, le président du comité Inal, Abou SARR a exposé dans son discours les objectifs à court terme que le comité d'Inal qu'il préside, s’engage à atteindre. Notamment la mise en œuvre d'un programme de résolution de ce dossier à travers des campagnes actives de conscientisation, de sensibilisation et motivations pour que soient satisfaites les exigences suivantes :
La mise en place d'une commission indépendante pour le règlement du génocide
La construction à Inal et dans tous les endroits où des massacres ont été commis, un mémorial pour les martyrs.
L'annulation de la loi d'amnistie de juin 1993 pour que justice se fasse.
L'adoption des enfants de martyrs comme des pupilles de la nation.
A la suite de son intervention, une conférence est animée conjointement par nos deux compatriotes :
Professeur Cire BA et Professeur Boubacar DIAGANA. Ils ont tenté tout au long de leur exposé, de répondre à la question cruciale qui nous taraude depuis des années à savoir : « La république de la Mauritanie est-elle viable ? Historien et géographe qu’ils sont, leur intervention nous a plongé dans une sphère jusque-là méconnue du grand nombre d’entre nous.
Par ailleurs, le comité INAL a eu le plaisir d’inviter Monsieur Djibril DIAW à projeter le film qu’il a réalisé, intitulé RETOUR SANS CIMETIERE : en Mauritanie, la quête de dignité d’une communauté pour honorer ses anciens.
Enfin Maître TOURE Moctar , nous a éclairé sur les voies et pistes à adopter afin que les victimes puissent porter à la connaissance de la justice et aux organismes compétents, les exactions et préjudices dont ils ont fait l’objet.
A noter aussi la présence de plusieurs organisations et partis politiques : AVOMM, CAMME, FPC, FLAM, AFMAF, OCVIDH, APP, MAPROM, AJD/MR et MPR sans oublier les artistes mauritaniens engagés : Jam Min Teky et Yimbi Kumma, tous venus rendre un virant hommage aux martyrs.
Paris le 30 novembre 2016
Comité Inal