"Le parquet général s'est pourvu en cassation contre le verdict du procès en appel des militants de l'IRA et leurs compagnons du squat sis fondation de l’hôpital Boumatou déguerpi qu'il jugerait ne pas refléter la gravité des faits", a indiqué une source judiciaire.
La nouvelle a été confirmée par un des avocats du pool de la défense des militants abolionnistes, Me Ahmed Ould Ely. "Ce pourvoi nous confirme que les jugements rendus par la Cour (d'appel) l'ont été suivant la conviction des juges, ce dont nous nous félicitons".
La Cour d'appel de Zouerate avait relaxé le 18 novembre trois des treize militants de IRA et en a condamné sept à quatre mois de prison ferme, qu'ils ont déjà purgés.
Deux (Moussa Biram dit Pape et Abdallahi Matalla Saleck dit Vieux) des trois militants restants qui avaient été particulièrement torturés lors de la longue période de garde à vue ont écopé de trois ans fermes et le dernier (Abdallahi Abou Diop)de six mois. Sept habitants de l’ancienne gazra , dont le déplacement forcé par les autorités, le 29 juin, avait provoqué des heurts entre des manifestants et la police, ont été acquittés, les autres étant condamnés à des peines de quatre mois à cinq ans fermes, déjà purgées pour trois d'entre eux.
Le parquet avait réclamé vingt ans de prison contre l'ensemble des prévenus, condamnés en première instance à Nouakchott à des peines de trois, cinq à 15 ans de réclusion ferme.
La défense entend également se pourvoir en cassation avant l'expiration du délai légal, le 18 décembre, notamment pour les militants abolitionnistes encore emprisonnés à Zouérate, a renseigné Me Ould Ely.
Par ailleurs, le parquet général projette de rendre public son commentaire sur le verdict de la cour d'appel, relatif à allègement des peines prononcées en première instance contre les détenus de l’IRA.
Enfin, la condamnation des trois détenus qui se sont le plus plaints de tortures au moment où les conseils du mouvement abolitionniste ont déposé des plaintes contre les tortionnaires en France constitue une coïncidence troublante. Le pouvoir voudrait sans doute effacer toutes traces d’atrocités et ne pas permettre aux victimes une fois libres de témoigner. Ce qui pourrait renforcer l’argumentaire de IRA et accabler davantage les autorités mauritaniennes.
Le Calame