Le ministre des affaires islamiques et de l'enseignement originel, Ahmed Ould Ahel Daoud a réuni vendredi les Imams au siège de son département. Objectif apparent les confiner à la Mosquée au moment où une affaire des plus médiatisée, celle de Ould M’Khaittir condamné à mort en première instance par le tribunal de Nouadhibou pour «blasphème » contre le prophète Mohamed Paix et Salut Sur lui, défraie la chronique.
Une affaire devenue une affaire d’Etat au lendemain de la publication par le concerné de pamphlet qualifié de "crime d'apostasie". Une nouvelle qui avait failli conduire à son lynchage et où l’administration régionale a vite été dépassée par l’ampleur des manifestations.
La réouverture du dossier de Ould M’Kheittir ces derniers jours par la Cour Suprême a été suivie d’une fatwa appelant à sa mise à mort pour «apostasie » par certains imams.
Une situation bien difficile pour le régime acculé de toutes parts de trancher et malgré les assurances données par le président Aziz à certains médias occidentaux «d’une solution » au cas Ould M’Kheittir. C’est peut être pour cette raison que le Pouvoir soupçonnant la récupération par les islamistes de cette affaire a appelé vendredi, « les Imams à consacrer les mosquées - par essence destinées à la dévotion, à la piété, à la propagation du savoir ainsi qu'au prêche - à propager l'Islam pur, celui des valeurs d'amour, de tolérance et de solidarité, non pas celui qui est instrumentalisé politiquement ou utilisé pour des fins personnelles ».
Pour le ministre, « le département compte sur les Ulémas pour servir la Oumma, éduquer les jeunes et les prémunir contre l'idéologie terroriste et autres dérapages » (ami).
Dans cette affaire remise au 20 décembre prochain date de l’arrêt de la cour suprême, le Pouvoir est pris entre deux feux.
Rappelons par ailleurs que même si elle n’est plus en fait appliquée, la peine de mort est prévue dans l’arsenal juridique mauritanien. Enfin, des appels à la mobilisation et à la manifestation contre le prévenus avaient été lancés par pluieurs organisations religieuses alors que les Mosquées n'en ont pas fait cas à l'occasion de la preière de vendredi.
Elles ont été dispersées par la police devant la mosquée Ibn Abass.