Le parti d’opposition mauritanien, Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), estime que « le prétendu dialogue [national inclusif] » qui débute ce lundi « vise, par des manœuvres indécentes, à tripatouiller allègrement la Constitution», selon un communiqué reçu àAlakhbar.
Le parti de Ahmed Ould Daddah boycotte ce dialogue. Il appelle « l’ensemble des organisations politiques et toutes les forces vives de la nation à constituer un large front pour barrer la route à ces manœuvres, en défendant la constitution du pays».
Le RFD demande également à « ceux qui participent au prétendu dialogue d’éviter d’endosser la grave responsabilité d’approuver tout tripatouillage du texte fondamental dont les conséquences, imprévisibles, peuvent être fatales pour l’avenir de la nation».
Pour le Rassemblement des Forces Démocratiques ce dialogue est «ouvert dans l’exclusion systématique de l’opposition démocratique ainsi qu’un très large pan de l’opinion nationale, à travers un refus obstiné de toute concession de nature à attribuer le moindre crédit à ces assises».
Ce dialogue national, le quatrième depuis l’arrivée du président Mohamed Ould Abdel Aziz, débute effectivement ce lundi, après son ouverture officielle, jeudi dernier.
La majorité des partis d’opposition ont décidé de ne pas prendre part à ces discussions qui pourraient aboutir, selon eux à un "tripatouillage" de la Constitution.
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui termine son deuxième et dernier mandat, a plusieurs fois promis de respecter la Constitution. Plusieurs ministres de son gouvernement ont cependant réclamé un troisième mandat en sa faveur, parfois devant l’Assemblée nationale.
Le dialogue national en cour prévoit la création d’un poste de vice-président de la République et la modification de l’article 26 de la Constitution qui fixe la durée du mandat présidentiel à 5 ans et l’âge du candidat à 75 ans, au plus.
La constitution en vigueur exige au président nouvellement élu de jurer « par Allah l’Unique de ne point prendre ni soutenir, directement ou indirectement, une initiative qui pourrait conduire à la révision» des articles 26 et 28 lequel stipule : « Le Président de la République est rééligible une seule fois».
alakhbar via cridem