Pour l’ouverture du dialogue politique engagé jeudi 29 septembre 2016 entre ce que certains appellent la majorité et une partie de l’opposition, plusieurs discours ont été prononcés. Quasiment, tous rappelaient l’importance du dialogue et regrettaient l’absence d’une bonne partie de l’opposition, notamment les partis qui composent le Forum National Pour la Démocratie et l’Unité. Parmi ces discours, celui du président du parti Arc-En-ciel, Bâ Alassane Hamadi dit Ballas a particulièrement attiré l'attention pour trois raison au moins : Un pour avoir été le seul discours à avoir posé courageusement certains problèmes de fond dont la menace de l’unité nationale, la marginalisation de certaines communautés nationales, le détournement des ressources nationales par un petit groupe au détriment de larges couches de la population, l’état des secteurs sociaux comme l’école ou la santé et les problèmes de l’accès aux services de base pour la majorité des citoyens. Deux pour avoir posé spécifiquement la problématique de l’esclavage (sans beaucoup s’y appesantir) qui continue à faire des ravages, surtout en milieu urbain dans certaines régions du pays. Troisièment, parce que Ballas a voulu ménager la chèvre et le chou en manœuvrant pour essayer de faire passer son message lorsqu’il déclare que le coup d’état de Mohamed Ould Abdel Aziz perpétré contre un président démocratiquement élu est venu au bon moment puisque déclare Ballas : « le mouvement de rectification avait semé des grains d'espoir dans le cœur et dans l'esprit de beaucoup de mauritaniens. En effet, il était intervenu à un moment où l'injustice avait atteint son paroxysme et les citoyens abandonnés à leur triste sort ne savaient plus à quel saint se vouer.
L’anarchie et la gabegie étaient alors de mise, la coupe était pleine et le fruit était mur, il ne restait plus qu'à le cueillir. Il s'en était suivi une véritable liesse populaire qui avait salué, soutenu ce mouvement de rectification ». Plus loin dans son discours, Ballas note que les Noirs de Mauritanie sont totalement absents de la gestion économique, administrative et militaire du pays. Maintenant. Du temps de Mohamed Ould Abdel Aziz. Même à admettre que ce Ballas disait est vrai au temps de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, rien ne semble avoir encore changé. L’injustice et la marginalisation prévalent encore. Alors pourquoi donc ce panégyrique de Mohamed Ould Abdel Aziz. Logiquement Ballas devait rappeler à Ould Abdel Aziz que c’est à cause de son coup d’état du 6 août 2008 que le pays est dans cette crise pour laquelle ce dialogue est organisé. Comme cela, Ballas serait resté égal à lui-même, logique et cohérent dans son discours. Autrement bonjour la contradictoire voire même l’hypocrisie.
Le Calame