Il a entièrement raison celui là qui soutenait en substance que le Pouvoir est pourvu de raison que la Raison ne comprend pas ! En effet, comment comprendre les nominations à des postes de haute responsabilité de personnes cibles qui avaient été interpelées par la justice dans des affaires de malversations financières ? Comment comprendre que des personnes laxistes, reconnues coupables de forfaitures voire de détournements de fonds publics, soient par la suite, promues à des postes de grande responsabilité ? Comment comprendre qu’un pouvoir qui dit engager une lutte contre la gabegie, la corruption et la malversation, s’offre les services de personnes ciblées par l’IGE ou condamnées par la justice pour ces mêmes méfaits ?
Nous ne visons ici aucune personne. Seulement, force pour nous est de constater que le pouvoir n’est pas logique dans sa… logique. Ceux qui avaient été éjectés du pouvoir, perdu des postes juteux, sevré de fortune facile et de passe-droit sont tous, en train de revenir. C’est à croire que le pouvoir ne connaît que les mêmes personnes… ! Le stratagème est toujours le même pour celles-ci : une fois évincés, ces leaders essaient de se faire oublier, de s’enterrer le temps de laisser passer l’orage et la fureur du Maitre. Au cours de leur hibernation, ils multiplient -pour certains- les investissements dans leur terroir et flambé des fortunes dans des voyages d’agréments à l’étranger, en attendant d’autres opportunités pour reprendre la manche. D’autres, impatients de retrouver le maroquin doré s’accrochent à une force : un chef de tribu, un haut gradé des forces armées… Les uns comme les autres, à coup de réceptions et de cérémonies pompeuses, ils rendent hommage à la persévérance du régime.
Aujourd’hui, on plaint ce pays phagocyté et pris en otage par ses propres administrateurs et autres leaders politiques qui continuent de le mener en barque. Dans leurs visages endurcis, on lit la mesquinerie, la roublardise. A chacun de leurs méfaits, ils ont eu la chance d’échapper à la guillotine. Et chaque fois, ils ont plus tard, l’immense plaisir de se retrouver en première ligne, même s’ils savent que ce peuple éprouve tout à leur égard, sauf le respect. Ils savent que le régime les protège et leur prolonge chaque fois le sursis en leur garantissant un sort meilleur. Et ils en profitent pour se frotter les mains parce que chaque fois, ils se disent persuadés que l’Etat fera pencher la balance en leur faveur. Chaque fois qu’ils sont évincés de leurs fonctions, ils savent qu’ils reviendront. Tôt ou tard… En contrepartie de quoi sont-ils ainsi traités ? Telle est la question dont la réponse se trouverait dans les relations entre le pouvoir militaire autocratique à une classe dite politique jouant plutôt sur l’allégeance tribale entretenue par le fruit de la concession et du détournement.
Aujourd’hui on plaint ce pays qui vit de contradictions flagrantes qui étouffent tout développement et minent le climat social. On craint ce pays qui continue de trainer aux derniers rangs des pays en voie de développement, parce qu’il n’a pas pu se gorger une voie convenable de redressement. On plaint ce pays où, pour être consacré et respecté, il faut détourner, piller les ressources publiques, voler, mentir et oser se présenter devant l’opinion en la regardant, droit, les yeux dans les yeux.
OEM (L'Authentique)