« Remobilisation des ressources humaines», cicatrisation des «séquelles» de la grève des employés, le nouvel ADG de la Snim évoque la situation laissée par son prédécesseur, Mohamed Abdellahi Ould Oudaa ; en toute diplomatie.
Nommé depuis avril 2016 à la tête de la Snim, Brahim Ould Mbareck était l’invité de l’émission «Confidentiel » sur Africa24. Il revient sur ses ambitions mais aussi et surtout sur le climat déletère laissé par son prédécesseur, sans le nommer. Ce dernier parti de la Snim, dans des circonstances encore vivaces, après 10 de service dont son dernier poste à Zouérate, avait dirigé l’entreprise de février 2011 à avril 2016. Jamais la Snim n’avait connu une situation aussi préoccupante que pendant sa gestion marquée malgré l'embellie des premières années par une fin tragique. Pourtant, c’est pendant qu’il en assure les commandes et jusqu’à fin 2014 que les prix du fer sont élevés ; plus de 150 Usd la tonne en moyenne. La mauvaise gouvernance a eu raison des retombées financières de l'entreprise débouchant au passage sur une grève du personnel insoluble pendant deux mois d'affilés Mais en dépit de son bilan catastrophique à la tête de l’entreprise, il est encore repêché dans la dernière équipe de Yahya Ould Hademine, autre ancien cadre de la Snim.
Mais revenons à la situation de la Snim dont l’ancien responsable initiateur du slogan « Nouhoud» reconnait, en fin de mission et dans un courriel interne toutes les difficultés (http://mauriweb.info/node/1194) auxquelles reste encore confrontée la Snim. L’actuel ADG Ould Mbareck fait le tour d’horizon avec Africa24 sur la situation et sur les objectifs qu’il s’est assignés.
Mais il fallait répondre à une question bien embarassante pour lui: qui est responsable de la crise qui prévaut à la Snim? « Je ne suis pas là pour situer les responsabilités » esquive Ould Mbareck qui se montre solidaire de l’ancien ADG encore ministre de l’hydraulique et de l’assainissement. Mais il n’en faut pas plus pour comprendre que la gestion de l’ancien ADG est indexée quand il parle des «séquelles » de la grève et de la déperdition des "valeurs" de la culturre industrielle dans cette entreprise..
En fait, en parlant de remobilisation, l’ADG a bien pesé ses mots pour parler de la situation sociale laissée par son prédécesseur. « C'est un fait la Snim a connu une secousse forte 2015 suite à deux mois de grève. Ceci laisse des séquelles » précise Ould Mbareck qui appellera « à plus d'harmonie, de gestion participative. Une parfaite entente entre le management et les ressources humaines ». Une politique qui en filigranes n’existait pas du temps de Ould Oudaa vivant dans sa tour d’ivoire. Comment aplanir cet héritage douloureux, « par une plus grande proximité du DG et son staff; par la transparence dans les décisions; en restant exigeant et ouverts en donnant soi-même l'exemple . Une parfaite entente entre le management et les ressources humaines.Implamentation par une plus grande proximité du DG et son staff; être transparent dans les décisions; exigeant en donnant l'exemple ». Tout est dit. N’en rajoutons pas sur l’état d’esprit d’une gestion qui a laissé des traces indélébiles : la construction d’un siège en arrêt, une diversification couteuse (prêts à la MAI et Najah Major Works, Fondation Snim…). Des milliards d’ouguiyas en cause…
Le nouvel ADG explique la crise d’abord par la récession vécue par le secteur des mines. De 193 Usd/T en 2014, la tonne de fer ne rapportait que 40 Usd en décembre 2015. Parmi les raisons de cette dépréciation, Ould Mbareck évoque le ralentissement de la croissance mondiale et principalement celle de la Chine qu’il qualifie de « véritable locomotive». Pour autant, Ould Mbareck explique que la Snim a cependant bénéficié de la chute des cour du pétrole concomitante de la baisse des prix du fer.
Alors quelle riposte envisagée face à la baisse drastique de la production ? Ould Mbareck rappelle l’existence d’un programme de réduction des coûts déjà annoncé par son prédécesseur. Seulement pour « amplifier » cette action, Ould Mbareck parle d’une feuille de route de 5 axes. Mais son cheval de bataille reste la restauration de la « culture industrielle » au sein de l’entreprise en vue d’une « gestion optimale de se ressources » ; on en comprend facilement que cette « culture » avait été mise à rude épreuve ses dernières années.
Pour lui, il faut d’abord « passer le cap » du redressement commercial et financier pour envisager un redéploiement sur des projets coûteux. Et quelle fin pour les 40 millions de tonnes horizon 2025 et le projet Al Ouj ? Se demande notre confrère. Réponse plutôt vague du nouvel ADG " à la Snim nous avons plusieurs niveaux d'analyse dans notre stratégie". L'obsession semble aujourd’hui pour la Snim, « la réduction des coûts et l’amélioration de la productivité ». Pour Ould Mbareck qui souligne que cette réduction des coûts ne concerne pas la réduction des effectifs car l’Etat qui détient 78% des actions ne l’envisagerait pas., « les valeurs de la Snim sont celles « d’une entreprise industrielle; tournée vers la performance et la culture des résultats » rappelant que la snim a vendu en 2015, environ 11 milles tonnes, environ 1% du marché du fer mondial.
Une bonne nouvelle enfin, selon l’ADG de la Snim, Ould Mbareck, les travaux auraient reprise pour la construction de la tour de 15 étages en suspens depuis 2015 et son délai de livraison est prévu en août 2017.
Avec Vidéo Africa24