Fête du travail 2025 : Entre célébrations du 1ᵉʳ mai et attentes sociales, le gouvernement face aux défis des travailleurs | Mauriweb

Fête du travail 2025 : Entre célébrations du 1ᵉʳ mai et attentes sociales, le gouvernement face aux défis des travailleurs

jeu, 01/05/2025 - 19:38

À l’occasion de la Journée internationale du travail, le ministre de la Fonction publique et du Travail, M. Mohamed Soueidatt, a prononcé un discours ambitieux, saluant les « mutations historiques » engagées sous l’impulsion du président Mohamed Cheikh El Ghazouani. Toutefois, derrière les annonces de progrès, les réalités contrastées du monde du travail mauritanien rappellent les défis persistants.

Un discours optimiste : hausses salariales et réformes structurelles

Dans son allocution, M. Soueidatt a mis en avant les « acquis qualitatifs » du premier mandat du Président El Ghazouani, notamment :

-Une augmentation de 50 % du salaire minimum (le plus important ajustement depuis des décennies) ;

-plus 20 000 anciennes ouguiyas pour les salaires des fonctionnaires civils et militaires ;

-Doublement des salaires des travailleurs de la santé et hausses significatives pour les enseignants ;

-Doublement des pensions de retraite et amélioration des conditions de versement ;

-Création d’un fonds spécial pour le logement des enseignants et extension des allocations (craie, éloignement, équipement).

Le ministre a également annoncé des études clés : révision du SMIC, modernisation de la sécurité sociale, et diagnostic sur la santé au travail. Un plan national pour l’élimination du travail des enfants et un programme de formation pour 1 000 travailleurs ont été évoqués, ainsi qu’un renforcement des partenariats avec l’Organisation internationale du travail (OIT).

« La Mauritanie vit une grande mutation, portée par la vision du président et les sacrifices des travailleurs », a déclaré M. Soueidatt, insistant sur la volonté de « construire un partenariat solide avec les syndicats » et de « combattre la corruption ».

L’envers du décor : retraites inéquitables et législation du travail galvaudée

Pourtant, le discours ministériel est accueilli avec scepticisme par une partie des travailleurs. Les fonctionnaires, notamment, dénoncent l’absence de réforme concrète de leur régime de retraite.

Pour rappel, en 2024, un espoir timide avait surgi après la discussion en coulisses d’un projet de loi visant à instaurer un « décompte de départ » à la retraite pour les fonctionnaires. L’une des options consistait à accorder aux retraités de la fonction publique quelques mois de salaire comme bonification pour les soutenir dans leur transition vers la retraite ; une période souvent, financièrement et psychologiquement, difficile.

Dans la même lancée, le 21 octobre 2024, le Ministère de la fonction publique et du travail et le Ministère délégué auprès du Ministère de l’Economie et des Finances avaient même lancé un Avis d’appel à manifestation d’intérêt portant sur « la réalisation d’une étude actuarielle du régime des retraités de la République Islamique de Mauritanie ».

Le sujet semble aujourd’hui renvoyé aux « calendes grecques », ce qui est symptomatique d’un manque de courage politique de l’équipe dirigeante.

Du côté des travailleurs régis par la convention collective, les inégalités d’interprétation suscitent toujours une intense colère. L’indemnité de départ à la retraite (IDR), calculée sur la base de l’indemnité de licenciement, varie radicalement selon les employeurs. À la SNIM (Société nationale industrielle et minière), les retraités perdent jusqu’à 60 % de leurs droits par rapport à d’entreprises comme la SOMAGAZ, le Port autonome de Nouakchott, la SAMIA, etc.

Un agent de la SOMAGAZ avec 30 ans de service cumule 30 % (0-5 ans) + 50 % (6-10 ans) + 75 % (10-20 ans) + 100 % (+ 20 ans), en pourcentage de l’indemnité de licenciement qui sert de base de calcul à l’indemnité de départ à la retraite conformément à l’article 31 de la convention collection du travail. À la SNIM, seul le dernier palier (par exemple 100% pour +20 ans) est appliqué, réduisant l’IDR à 100 % de l’indemnité de licenciement dans le meilleur des cas.

Paradoxalement, les retraités de la SAMIA (filiale de la SNIM) perçoivent 60 % de plus que ceux de la maison mère, car la SAMIA a opté pour l’application de la bonne formule. Cette interprétation restrictive de la convention collective est illégale a été dénoncée depuis longtemps par de nombreux syndicalistes.

Le gouvernement promet des avancées… sous conditions

Face à ces critiques, le ministre a rappelé les études en cours, dont une étude actuarielle sur les retraites du public lancée en octobre 2023. Il a aussi annoncé des forums sur la protection sociale et la révision du cadre syndical pour « réguler le dialogue social ».

Cependant, les travailleurs régis par la convention collective du travail et les fonctionnaires de de l’Etat attendent des actes. Les syndicats réclament :

-L’harmonisation urgente de l’application des conventions collectives ;

-Une loi sur le décompte de départ pour les fonctionnaires ;

-La pénalisation des employeurs contournant les textes.

« Les discours ne remplissent pas les assiettes », résume un enseignant sous couvert d’anonymat. « Les hausses salariales sont réelles, mais l’inflation a tout absorbé ».

Si le gouvernement célèbre une « Mauritanie en décollage », la route vers l’équité sociale reste semée d’embûches. Les travailleurs, reconnus comme « véritable richesse du pays » par M. Soueidatt, espèrent que les promesses de « justice » et de « bonne gouvernance » se traduiront par des réformes tangibles. Un slogan qui résonnera d’autant plus fort si les attentes des travailleurs Mauritaniens sont enfin comblées ; et si et seulement si la législation du travail est appliquée dans les règles de l’art comme dans les Etats de droit.

Ci-après le discours intégral du ministre de la fonction publique et du travail.

« Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Que la paix et la bénédiction soient sur notre prophète Mohamed, sur sa famille et ses compagnons.

Frères et sœurs, honorables travailleurs de Mauritanie.

A l’occasion de la commémoration de la Fête du travail, je voudrais rendre hommage à toutes les mains mauritaniennes qui sèment l’espoir, créent une vie décente et construisent pour le présent et l’avenir, pour une Mauritanie moderne qui vit aujourd’hui sa grande mutation, selon la vision éclairée de Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, en s’appuyant sur les efforts et les sacrifices des travailleurs pour construire son infrastructure et son industrie nationale favorisant ainsi un décollage économique dans tous les domaines.

Je vous assure, à cette occasion, que la Nation regarde avec fierté et reconnaissance vos efforts fructueux, votre travail et votre production, car votre lutte est la véritable richesse du pays, son arme dans sa guerre contre la pauvreté et le sous-développement, et son outil pour faire progresser l’économie nationale.

Je vous assure également de la volonté de Son Excellence le Président de la République de tout mettre en œuvre pour accélérer l’édification de la nation à laquelle tout le monde aspire, avec, comme valeurs cardinales, l’honneur, la dignité, la fraternité, le progrès et le développement.

La conviction ferme de Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, du rôle primordial de la classe ouvrière dans l’édification des fondements d’une société solidaire et cohésive a incité les gouvernements successifs à œuvrer à l’élévation du niveau économique et social de cette couche active de la population par la promotion des secteurs sociaux, l’institutionnalisation du dialogue social, le développement de l’arsenal législatif et réglementaire, la consécration du concept de travail décent, l’amélioration des conditions de travail, de la santé et de la sécurité au travail, l’élargissement et le renforcement du système de protection sociale.

Sur la base de cette approche, le premier mandat de Son Excellence le Président de la République a été caractérisé par la réalisation de nombreux acquis qualitatifs, notamment dans le domaine de l’augmentation des revenus. Il s’agit, à titre d’exemples, de :

– L’augmentation du salaire minimum de 50%, qui constitue la plus importante de toutes les révisions du smic au niveau national.

– Une augmentation nette des salaires des employés civils et militaires de l’Etat de 20 000 ouguiyas anciennes.

– Une indemnité mensuelle d’encadrement pédagogique de 10 000 ouguiyas anciennes pour les enseignants et les directeurs d’école, puis, pour les inspecteurs, les conseillers pédagogiques et les attachés d’administration.

– Une augmentation de l’indemnité d’éloignement de 150 % pour le personnel de l’éducation.

– Une augmentation de 50 % de l’indemnité de craie, dont le paiement passe à 12 mois au lieu de 9, et l’extension de cette indemnité aux directeurs d’écoles.

– Le doublement de l’indemnité d’équipement de 100 % pour atteindre 40 000 ouguiyas anciennes.

– L’augmentation de l’allocation de travaux spéciaux de 10 000 ouguiyas anciennes pour les employés du secteur de l’éducation.

– Le doublement des salaires des travailleurs de la santé.

– L’augmentation significative des salaires des professeurs de l’enseignement supérieur.

Dans le domaine de la protection sociale, on peut citer :

– le doublement des pensions des retraités et l’amélioration des conditions de leur payement.

– l’amélioration de l’accès des veuves aux droits à pension de leur mari.

– l’augmentation de 66 % des allocations familiales.

– l’augmentation du plafond des cotisations de sécurité sociale qui passent de 70 000 à 150 000 ouguiyas anciennes, ce qui a eu un impact positif sur les pensions et tous les autres droits liés aux services fournis par le système de sécurité sociale.

– Les femmes qui travaillent bénéficient de leur salaire pendant le congé de maternité, sans préjudice de leur droit à recevoir l’allocation de maternité.

– Les femmes qui travaillent bénéficient de leur salaire pendant la période de repli de deuil.

– Permettre aux travailleurs victimes d’accidents ou de maladies non professionnels de bénéficier de la moitié de leur salaire pendant six mois.

Dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail, plusieurs avancées ont été réalisées, notamment :

– la création d’un comité consultatif auprès du ministre du travail chargé de la santé et de la sécurité au travail, et de comités consultatifs dans les établissements de plus de 50 travailleurs.

– Développer les services de l’Office national de la médecine du travail, renforcer ses capacités logistiques, ses ressources humaines, ses procédures organisationnelles et sa couverture sanitaire à travers plusieurs centres de santé à Zouerate, Tanit, Rosso et Chami, et acquérir une unité médicale mobile intégrée pour étendre sa couverture en matière de surveillance et de traitement.

Frères et sœurs, travailleurs et travailleuses.

Les mutations rapides auxquelles nous assistons aujourd’hui dans les méthodes de travail et les mécanismes de production nous ont amenés à nous concentrer sur la construction d’une administration capable de gagner le pari du développement en s’appuyant sur des cadres compétents et sur la formation continue pour élever la qualité de la formation, développer l’expertise nationale et améliorer les cadres réglementaires qui leur sont applicables :

– Le plus grand processus de recrutement dans la fonction publique dans l’histoire du pays a été réalisé durant le premier mandat de Son Excellence le Président de la République, où le nombre de personnes engagées a atteint 20 428, soit 47,5 % de l’effectif total des employés.

– Le recrutement permanent de 600 travailleurs portuaires et le financement du départ volontaire des autres.

– Lancement d’un programme de formation continue entre 2021 et 2024 au profit de milliers de salariés.

– Transformation des inspections régionales du travail en délégations du service public et du travail pour rapprocher le service du citoyen.

Chers frères et sœurs,

Nous nous efforçons constamment de faire en sorte que notre pays occupe la place qui lui revient dans le concert des nations et, à cette fin, nous avons renforcé nos partenariats internationaux par les moyens suivants :

– En participant régulièrement aux sommets mondiaux des gouvernements.

– En renforçant la coopération avec les organisations régionales et internationales du travail pour mettre en œuvre les conventions du travail.

Frères et sœurs, honorables travailleurs de Mauritanie,

Dans la continuité des efforts déployés au cours du premier mandat, Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, a engagé le gouvernement de Son Excellence le Premier Ministre, Monsieur El Moctar Ould Djay, dans la voie de la justice et de la bonne gouvernance, de la lutte contre le favoritisme administratif et la corruption sous toutes ses formes. Et, malgré les défis énormes, des réalisations importantes ont été accomplies en faveur des travailleurs, notamment la poursuite de l’amélioration des indemnités de certaines catégories de salariés par les mesures prises dont il faut citer :

– La création d’un fonds spécial pour le financement du programme de logement des instituteurs et professeurs, programme qui reflète la place des enseignants dans le programme de Son Excellence le Président de la République et son souci de leur assurer les conditions et la position qu’ils méritent, tant sur le plan matériel que moral.

– L’introduction d’une nouvelle indemnité pour les instituteurs de la sixième année primaire d’un montant de 20.000 anciennes ouguiyas.

– L’octroi d’une indemnité de craie pour les enseignants contractuels d’un montant de 60.000 ouguiyas anciennes.

– L’augmentation de la prime de rendement des personnels d’encadrement des écoles normales de Nouakchott, Aioun et Akjoujt à 50.000 ouguiyas anciennes, à l’instar de leurs homologues de Kaédi et Kiffa.

– Recrutement de 213 employés au cours des premiers mois de cette année, et préparatifs en cours pour recruter 3.000 autres.

– Révision des textes réglementant le travail de nuit pour les femmes afin de créer davantage d’opportunités d’emploi pour elles.

– Alignement de l’âge minimum pour le travail des enfants sur les textes relatifs à l’âge scolaire.

Le soutien apporté aux organisations syndicales a été augmenté de 150% afin de renforcer les liens de confiance entre les parties au dialogue social pour leur permettre de renforcer leurs capacités de négociation.

Dans le même contexte, des forums publics sur la protection sociale seront organisés, pour lesquels des préparatifs sont en cours à travers le lancement de cinq études, principalement liées à :

– Une étude sur la révision du salaire minimum, que Son Excellence le Président de la République a obligé le gouvernement à préparer dans les plus brefs délais pour les négociations collectives entre les parties afin d’assurer l’amélioration continue des conditions de la main-d’œuvre nationale, et nous avons reçu le rapport préliminaire de cette étude.

– Une étude actuarielle sur les pensions dans le secteur public qui permettra la révision du système de fonds de pension pour les fonctionnaires et les militaires.

– Une étude visant à moderniser le système de sécurité sociale afin d’étendre et d’améliorer les services fournis aux bénéficiaires.

– Une étude pour diagnostiquer la réalité de la santé et de la sécurité au travail afin de préparer une politique nationale pour améliorer l’environnement de travail, la santé des travailleurs et la compétitivité de l’économie nationale.

– Une étude visant à mettre à jour les données sur la protection sociale afin d’harmoniser et de soutenir les systèmes de protection sociale.

Nous lancerons également, en étroite collaboration avec l’Organisation internationale du travail, un programme national de travail décent fondé sur les principes et droits fondamentaux des travailleurs. Avec l’aide d’Allah, nous mettrons en œuvre le Plan national pour l’élimination du travail des enfants en mobilisant les partenaires techniques et financiers afin d’allouer les ressources nécessaires pour permettre à nos enfants de rester à l’école qui est leur lieu naturel, loin des ateliers.

Nous accorderons une grande importance au secteur informel, en œuvrant à sa transformation en économie structurée, à travers des partenariats avec le secteur privé.

Notre secteur préparera également un diagnostic global des ressources humaines qui permettra l’élaboration d’un programme stratégique de renforcement des capacités des ressources humaines de l’État en général, dans le cadre d’un plan national de renforcement des capacités des travailleurs, comprenant, entre autres, l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme pilote de formation initiale pour un échantillon de 1 000 travailleurs dans un délai de 12 mois, ainsi qu’une révision du cadre législatif et réglementaire de la formation continue.

Un bureau d’étude national a été engagé pour identifier les besoins en formation du groupe cible du premier plan et pour préparer les termes de référence pour engager un expert international de haut niveau pour développer un programme de formation continue à long terme basé sur un diagnostic complet des ressources humaines.

Non loin de là, nous avons entamé un processus de réforme important et fondamental relatif à la détermination de la représentation syndicale des travailleurs en application des textes pertinents et dans le but d’identifier les organisations professionnelles qui ont le droit de négocier au nom des travailleurs et de signer des accords contraignants en leur nom. Ce processus fait l’objet d’une quasi-unanimité de la part des partenaires qui l’ont adopté comme une revendication nationale urgente pour réglementer le champ syndical. Les organisations syndicales qui n’ont pas reçu de représentation à ce stade seront accompagnées pour les professionnaliser et accroître leurs capacités.

Avant de conclure, nous rendons hommage à nos travailleurs à l’étranger, pour leur rôle d’ambassadeurs de notre cher pays qui incarnent, par leurs valeurs et leurs compétences, l’image lumineuse de la Mauritanie dans le monde, soulignant notre volonté de les soutenir et de renforcer leur contribution au système national, en veillant à leur intégration effective dans le processus de construction et de développement.

Nous apprécions au plus haut point le rôle de pionnier joué par la main-d’œuvre nationale dans l’édification des fondements de notre société, qui incarne les valeurs du travail, de la sincérité et du don de soi. Ils ont été – et continuent d’être – le moteur du processus de développement et un pilier principal de l’édifice national cohésif.

Nous saluons également l’esprit patriotique élevé et les contributions constructives des organisations professionnelles d’employeurs et de travailleurs dans la consolidation des valeurs de solidarité et le renforcement de la culture de concertation.

A l’aube d’une nouvelle phase de la transformation sociétale souhaitée, nous réaffirmons le ferme engagement du gouvernement à suivre la voie tracée par Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, et à instaurer la confiance entre tous les acteurs politiques, économiques et sociaux et toutes les forces vives du pays, et nous comptons sur votre conscience et votre patriotisme pour continuer à donner plus, afin qu’ensemble nous réalisions notre projet commun d’édification d’une Mauritanie prospère et juste, réconciliée avec les aspirations de son peuple.

Avançons ensemble, en bâtisseurs, avec une détermination sans faille et la ferme conviction que demain sera le fruit de notre dévouement et de nos sacrifices.

Dis : « Œuvrez donc ! Allah verra vos œuvres, ainsi que Son Messager et les croyants ; et vous serez tous ramenés vers Celui Qui Connaît aussi bien les choses insondables que les choses observables. Il vous renseignera alors sur tout ce que vous faisiez. »

Félicitations à vous, et félicitations au pays pour vos réalisations.

Vive les travailleurs,

Vive la Mauritanie,

Que la paix d’Allah et Sa bénédiction soient sur notre prophète Mohamed, sur sa famille ainsi que sur tous ses compagnons. »