Le cadre unifié des syndicats des travailleurs de la Société d’Exploitation de Manantali et de Félou (SEMAF) opérant au Mali, en Mauritanie et au Sénégal a annoncé son intention de lancer une grève de 72 heures à partir de minuit, le 22 janvier 2025. Cette décision a été prise lors d’une assemblée générale tenue le 4 janvier dernier, après des mois de revendications non satisfaites.
Des revendications non respectées
Dans un communiqué publié après la réunion, le cadre syndical a précisé que la grève sera effective si les demandes des travailleurs ne sont pas prises en compte par la direction générale de SEMAF. Le syndicat a présenté 16 revendications principales, parmi lesquelles figurent :
-La maintenance immédiate des équipements ;
-L'achat d'outils et de logistiques pour les équipes de maintenance ;
-Le renouvellement de la flotte de véhicules ;
-Le paiement des salaires dans les délais ;
-Le règlement des arrivées du fonds social et l'application d'un taux de 2 % sur les indemnités CIMAF.
Les syndicats exigent également l'application immédiate des augmentations de 30 % et 10 % prévues dans les protocoles d'accord signés le 20 mars 2020, ainsi que la promotion interne pour les postes vacants, y compris ceux des fonctions administratives.
Parmi les demandes spécifiques figurent la construction urgente d'un dispensaire et l'achat d'une ambulance pour la localité de Gouina, dans le cadre des mesures pour améliorer les conditions de travail et la sécurité des employés.
Critiques sur la gestion et les équipements
Le cadre syndical a vivement déclaré l'absence de maintenance des équipements depuis le début de l'année 2024, une situation qui a conduit à l'arrêt du Groupe 1 et menace de paralyser le Groupe 5 à Manantali. De plus, un transformateur est en panne à Kodialani, au Mali, depuis 2023, ce qui affecte gravement les opérations.
Les retards répétés dans le paiement des salaires et l'obsolescence de la flotte de véhicules ont également été évoqués. Ces problèmes structurels, selon les syndicats, ont atteint un niveau critique qui nécessite des actions immédiates pour éviter une crise majeure.
Un ultimatum pour des actions concrètes
Le syndicat a réaffirmé que la grève débutera comme prévue si la direction ne répond pas aux revendications dans les délais impartis. En cas de non-satisfaction, les employés de CIMAF dans les trois pays envisagent d'intensifier leurs actions pour défendre leurs droits et améliorer leurs conditions de travail.
Cette mobilisation marque un début d'année 2025 placé sous le signe de l'activisme syndical dans la sous-région, reflétant une volonté accumulée des travailleurs de faire entendre leur voix face à des défis économiques et sociaux persistants.