Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) tire la sonnette d’alarme face à la recrudescence de la variole du singe sur le continent africain. Cette maladie virale, également connue sous le nom de Mpox, continue de se propager de manière inquiétante. Le centre avertit que, sans une mobilisation internationale immédiate, cette épidémie pourrait prendre des proportions pandémiques plus graves que celles du COVID-19.
Une épidémie galopante et des chiffres alarmants
Lors d'une conférence de presse, le directeur exécutif du CDC Afrique, Ngashi Ngongo, a présenté des données préoccupantes sur la situation actuelle de la variole du singe en Afrique. "Depuis janvier dernier, la variole du singe a causé plus de 1 000 décès et a infecté près de 48 000 personnes à travers le continent", a-t-il annoncé. Il a également révélé la détection d'un cas supplémentaire à Maurice, ce qui porte à 19 le nombre de pays africains officiellement touchés par l'épidémie en 2023.
La variole du singe, autrefois circonscrite à certaines régions rurales et forestières, se propage désormais de manière alarmante dans des zones urbaines où la densité de la population rend le contrôle du virus plus difficile. L'Ouganda, en particulier, est actuellement l'un des foyers les plus préoccupants de l'épidémie. Selon Ngongo, le pays a enregistré cette semaine son premier décès dû à la variole du singe, avec un nombre croissant de cas qui met en péril les capacités de son système de santé. "Le nombre de cas ne cesse de croître, et l'évolution de la situation est très préoccupante", a-t-il déclaré.
Une mobilisation politique et financière nécessaires
Face à l'urgence sanitaire, le CDC Afrique appelle les gouvernements africains et la communauté internationale à se mobiliser pour endiguer la propagation du virus. Ngongo a souligné la nécessité de renforcer l'engagement politique et le soutien financier pour faire face à cette crise. "La mobilisation de l'engagement politique et le soutien financier sont essentiels pour contrôler cette épidémie", a-t-il affirmé.
Les efforts pour contrer la variole du singe exigent des ressources supplémentaires pour la formation des agents de santé, la sensibilisation des populations, et la fourniture de matériel médical adapté. Le directeur du CDC Afrique a insisté sur le fait que les solutions ne doivent pas se limiter à l'Afrique. La communauté internationale doit également répondre à cet appel pour éviter une propagation mondiale de la variole du singe, et ainsi prévenir une autre crise sanitaire qui pourrait surpasser les impacts du COVID-19.
Une maladie aux symptômes sévères et potentiellement mortelle
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a défini la variole du singe comme une maladie virale qui, bien que moins contagieuse que d'autres infections respiratoires, peut être très dangereuse pour la santé. La variole du singe provoque souvent des symptômes douloureux et invalidants. Ses symptômes incluent principalement des éruptions cutanées et des lésions muqueuses qui peuvent persister entre deux et quatre semaines. Ces symptômes cutanés sont souvent accompagnés de fièvre, de maux de tête, de douleurs musculaires, de douleurs dorsales, de fatigue intense et de gonflements des ganglions lymphatiques.
Les complications graves de la variole du singe sont courantes, en particulier chez les enfants et les personnes ayant des systèmes immunitaires affaiblis. La maladie peut évoluer en des infections secondaires, des lésions pulmonaires ou même des encéphalites, et dans les cas les plus sévères, elle peut entraîner la mort.
Une menace mondiale qui nécessite une réponse urgente
L’alerte du CDC Afrique rappelle que la variole du singe, qui semblait autrefois limitée à certaines régions du continent, constitue désormais une menace mondiale. Le virus, comme l’ont montré les précédentes épidémies, peut se propager au-delà des frontières si des mesures de prévention ne sont pas rapidement mises en place.
L'OMS a également exhorté les pays du monde entier à renforcer leurs systèmes de surveillance et à se préparer à une potentielle recrudescence de la variole du singe. Des initiatives de recherche sont en cours pour développer des traitements et des vaccins, mais ces efforts nécessitent un financement et une collaboration mondiale pour être efficaces.
Pour prévenir une crise sanitaire mondiale, la communauté internationale doit s'unir à l'Afrique dans cette lutte contre la variole du singe. Ce combat ne concerne pas seulement l'Afrique : il s'agit de préserver la santé publique mondiale.
Des actions concrètes pour éviter une crise sanitaire globale
Le CDC Afrique et les experts en santé publique insistent sur l'importance de mesures immédiates et concertées pour empêcher que la variole du singe ne se transforme en une nouvelle pandémie. Cela passe par des actions concrètes telles que :
Renforcement de la surveillance sanitaire : les pays doivent accroître la surveillance et les capacités de diagnostic pour détecter les cas dès les premiers symptômes.
Accès aux soins et aux ressources médicales : il est essentiel de rendre disponibles des ressources médicales adaptées pour assurer le traitement des patients.
Sensibilisation et prévention : informer les populations des mesures de prévention, comme éviter les contacts avec des animaux potentiellement porteurs du virus, et des symptômes de la variole du singe.
Financement de la recherche : accélérer le développement de vaccins et de traitements spécifiques pour la variole du singe grâce à des financements internationaux.
La communauté internationale est aujourd'hui face à un choix crucial : agir maintenant pour prévenir une crise sanitaire majeure ou attendre, au risque de devoir affronter les conséquences d'une nouvelle pandémie. Les leçons tirées du COVID-19 doivent guider cette réponse, car la variole du singe, si elle est ignorée, pourrait devenir une autre menace pour la santé publique mondiale.