Le Président de la République et Président en exercice de l'Union africaine, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a déclaré qu'il est difficile pour les pays africains d'exploiter pleinement leurs opportunités de développement et de libérer leurs immenses potentiels tant que le problème de l'endettement continue de freiner leurs efforts. S'exprimant lors de l'ouverture du sommet des BRICS ce jeudi, il a souligné que le système actuel d'aide publique au développement a montré ses limites pour atteindre les objectifs escomptés, tandis que la faible représentation de l'Afrique dans les institutions financières multilatérales empêche la prise en compte adéquate des besoins pressants du continent.
Le Président Ghazouani a mis en lumière plusieurs défis majeurs auxquels l'Afrique est confrontée : le financement des infrastructures essentielles à la croissance, le transfert de technologies, le renforcement des systèmes éducatifs et l'intégration des nouvelles technologies. Il a également appelé à l'élaboration d'une nouvelle charte de financement du développement, plus flexible et durable, afin de garantir un accès équitable aux financements adaptés aux priorités des pays les moins avancés.
Il a insisté sur le fait que, bien qu'une révision du système de gouvernance financière soit nécessaire, il est encore plus urgent de repenser les règles de gouvernance politique internationale. Selon lui, l'actuel système de gouvernance internationale est caractérisé par une inégalité flagrante, souvent au détriment des pays les plus vulnérables. Il a critiqué la politique des deux poids deux mesures qui, dit-il, va à l'encontre des valeurs humaines universelles et des traités internationaux. À titre d'exemple, il a évoqué l'absence de pression internationale suffisante pour mettre fin aux atrocités en cours en Palestine et au Liban.
Le Président a également souligné que le manque de solidarité internationale et la faiblesse de la coopération multilatérale expliquent en partie l'incapacité de l'Afrique à éradiquer la violence et le terrorisme, qui menacent la sécurité et la stabilité du continent, tout en entravant les efforts de développement.
Pour conclure, il a affirmé que la stabilité et la sécurité internationales, telles que prônées par le thème du sommet des BRICS, exigent un respect rigoureux du droit international et du droit international humanitaire, ainsi qu'un engagement fort en faveur de la solidarité mondiale et de la coopération multilatérale.