Au cœur du scandale de corruption qui secoue actuellement le Parlement européen, la Mauritanie se retrouve mêlée à des révélations compromettantes. Le pays aurait, selon Pier Antonio Panzeri, participé à des transactions financières visant à influencer des décisions au sein des institutions européennes, notamment à travers des paiements et des avantages en nature, comme la location d’un appartement à Bruxelles pour 1500 euros par mois.
Francesco Giorgi, bras droit de Panzeri, a expliqué aux enquêteurs que la Mauritanie, en échange de conseils pour redorer son image en Europe, avait accepté de louer son appartement bruxellois. Le montant du loyer, fixé à 1500 euros par mois, constituait une forme indirecte de rémunération pour les services de Giorgi et Panzeri. Cette somme s’ajoute aux 25 000 euros que Panzeri aurait reçus en espèces pour faciliter les relations diplomatiques entre la Mauritanie et le Parlement européen.
En plus de ces arrangements financiers, Panzeri a également révélé avoir rencontré l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz en 2018. Lors de cette réunion à Nouakchott, l’objectif principal était de discuter des moyens de soigner l’image internationale de la Mauritanie, souvent critiquée pour ses problèmes de droits humains et le président mauritanien aurait alors exprimé le souhait de ne plus voir son pays critiqué au sein des forums internationaux, en échange de compensations financières.
Cette rencontre a marqué le début d’une collaboration qui aurait permis à Panzeri et Giorgi de recevoir des paiements allant jusqu’à 100 000 euros chacun entre 2019 et 2021, afin de garantir une couverture plus positive des affaires mauritaniennes au Parlement européen.
Bien que moins médiatisée que les rôles du Qatar et du Maroc, l'implication de la Mauritanie dans cette affaire pourrait avoir des répercussions diplomatiques importantes. Le pays, qui cherchait à se protéger de critiques internationales, se retrouve désormais pris dans l’un des plus grands scandales de corruption de l’Union européenne.
Cette affaire jette une lumière crue sur les moyens employés par certains États pour influencer les processus démocratiques européens, en utilisant des intermédiaires comme Panzeri pour obtenir des faveurs en échange d’argent ou d’avantages.