Dans une récente interview accordée à alakhbar.info, Mohamed Lemine Khayar, Chef de la Brigade de Lutte contre la Cybercriminalité, a dévoilé des pratiques frauduleuses préoccupantes touchant la Mauritanie. Selon Khayar, des escrocs étrangers exploitent des comptes bancaires locaux loués pour 8000 anciennes ouguiyas par jour afin de tromper les Mauritaniens. Ces comptes sont utilisés pour recevoir des paiements pour des produits fictifs. Une fois les fonds reçus, ils sont transférés vers des comptes sur la plateforme "Binance", où ils sont convertis en dollars.
Cette méthode, bien que sophistiquée, n'est qu'un des nombreux défis auxquels la Brigade de Lutte contre la Cybercriminalité est confrontée. En outre, Khayar a souligné une autre préoccupation majeure : bien que les cartes SIM non enregistrées aient disparu, certaines cartes SIM disponibles à la vente sont enregistrées au nom d’autres personnes. Cela signifie que la personne sous le nom de laquelle la carte SIM est enregistrée peut être tenue responsable de tout acte criminel associé à cette carte.
La fraude numérique, selon Khayar, se distingue de la fraude traditionnelle par son utilisation des technologies numériques et sa portée internationale. Alors que la fraude traditionnelle repose sur des méthodes de tromperie classiques, la fraude numérique utilise des outils technologiques pour atteindre un public plus vaste et contourner les frontières géographiques.
En termes de statistiques, la Brigade a observé une diminution des pertes dues à la fraude numérique. Les pertes étaient de 336 millions d'ouguiyas au premier trimestre de 2024, mais ont diminué à 250 millions au deuxième trimestre. Cette baisse indique une réduction progressive de la fraude dans le pays.
La Brigade de Lutte contre la Cybercriminalité opère à l'échelle nationale, avec des pouvoirs étendus pour traiter ces crimes. Les suspects sont traduits en justice, et les procédures en cas de plainte impliquent plusieurs étapes : sécurisation des fonds erronément transférés, identification des bénéficiaires et collaboration avec les banques pour restituer l'argent aux victimes.
La lutte contre la cybercriminalité est un défi continu, nécessitant des efforts coordonnés et une vigilance accrue pour protéger les citoyens contre ces menaces numériques en constante évolution.