Après 22 jours de coupure, l'accès à l'internet mobile a été rétabli en Mauritanie à minuit, dans la nuit de mardi à mercredi. Cette décision marque la fin d'une période de silence numérique imposée par les autorités suite aux manifestations massives rejetant les résultats des élections présidentielles.
Étonnamment, quelques heures avant le rétablissement du service, Mohamed Abdallah Ould Louly, le ministre de la Transformation numérique, de l'Innovation et de la Modernisation de l'administration, semblait ignorer cette décision imminente. Lors d'une conférence de presse tenue mardi après-midi, le ministre avait déclaré que le gouvernement espérait "un retour du service internet très prochainement", sans donner de date précise.
Cette déclaration, faite en réponse à une question des journalistes, soulève des interrogations sur la communication et la coordination au sein du gouvernement. En effet, le ministre a insisté sur le fait que la coupure de l'internet répondait à des "considérations sécuritaires" et que cette décision, bien que lourde de conséquences économiques, était encadrée par la loi.
Le ministre a ajouté que les pertes économiques causées par cette interruption auraient pu être bien plus importantes si l'internet n'avait pas été coupé, justifiant ainsi la mesure drastique prise par les autorités.
La coupure de l'internet avait commencé à minuit, le 2 juillet, suite aux troubles civils qui ont suivi l'annonce des résultats des élections présidentielles. Ces manifestations, qui se sont déroulées dans plusieurs villes du pays, ont conduit les autorités à prendre des mesures sévères pour maintenir l'ordre public.
Le rétablissement du service internet, annoncé sans préavis, pose la question de la transparence et de la communication interne au sein du gouvernement mauritanien. Les citoyens et les entreprises, lourdement affectés par cette coupure, attendaient impatiemment cette nouvelle, espérant désormais une stabilité et une continuité des services essentiels.
Cette situation met en lumière les défis auxquels fait face la Mauritanie en matière de gestion de crise et de communication gouvernementale, des éléments cruciaux pour la confiance du public et la stabilité économique du pays.