Le discours du Candidat Mohamed Cheikh El Ghazouani sur le thème de la sécurité à Atar était-il prémonitoire ? En tout cas des signes avant-coureurs montrent que, si la campagne électorale se déroule, jusqu’à présent, dans des conditions acceptables, c’est l’après élection présidentielle qui sera la partie la plus délicate à gérer.
Alors que la campagne électorale pour l'élection présidentielle se poursuit dans un climat relativement stable, des incidents récents à Nouadhibou sont venus assombrir le tableau. En effet, dans la nuit de lundi à mardi, des troubles ont éclaté lors d'un rassemblement électoral en soutien au candidat Mohamed Cheikh El Ghazouani, organisé par le Coordinateur de la Commission jeunesse. Des jeunes, supposés partisans d'un autre candidat, ont été impliqués dans des actes de sabotage et de vandalisme, conduisant à l'arrestation du coordinateur local d’un candidat de l’opposition.
Le ministère de l'Intérieur, Mohamed Ahmed Mohamed Lemine, a déclaré que ces événements étaient des "émeutes menées par certains partisans d'un des candidats à la présidentielle", soulignant la fermeté du gouvernement face à toute forme de trouble public.
La Commission Nationale des Droits de l'Homme a réagi en appelant à une enquête complète et impartiale sur ces incidents, qualifiés de "violations graves des droits fondamentaux, notamment la liberté d'expression, de réunion et d'association". Elle a également exhorté tous les acteurs politiques et sociaux à faire preuve de responsabilité et à privilégier le dialogue pacifique.
Il faut dire que dans le contexte électoral actuel, les spéculations vont bon train. Nombre d’observateurs ne cessent d’évoquer l’éventualité de l’effet Pastef (Sénégal) sur la Présidentielle en Mauritanie. Le parti Pastef les patriotes a été fondé en janvier 2O14 par des jeunes cadres de l’administration publique sénégalaise, du secteur privé, des professions libérales, des milieux enseignants et des hommes d’affaires qui, pour la plupart, n’ont jamais fait de la politique. Pour rappel, ce jeune parti a réussi a mobilisé tout un peuple à sa cause, et a remporté la récente élection présidentielle au premier tour.
La jeunesse mauritanienne, tout en pouvant s'inspirer de telles dynamiques politiques, doit s'engager pleinement dans le processus électoral de manière pacifique et respectueuse des institutions démocratiques.
À quelques jours du scrutin prévu le 29 juin, il est impératif que toutes les parties prenantes maintiennent un engagement ferme envers la démocratie, en évitant tout comportement qui pourrait compromettre la transparence et la stabilité de ces élections cruciales pour l'avenir du pays.
La Mauritanie se trouve à un tournant crucial de son histoire politique. L'issue des élections dépendra non seulement du choix des électeurs, mais aussi de la manière dont tous les acteurs politiques et sociaux sauront préserver la paix sociale et l'intégrité du processus électoral.