La Mauritanie entre dans une nouvelle phase cruciale avec l'ouverture officielle de la campagne électorale pour l'élection présidentielle prévue le 29 juin courant. En effet, cette nuit du 13 au 14 juin a marqué le début de cette campagne à travers le pays, avec sept candidats en lice, dont le président sortant M. Mohamed Cheikh El Ghazouani, et ce pour accéder à la magistrature suprême.
Chaque candidat a lancé sa campagne avec des promesses et des programmes ambitieux, visant à répondre aux défis économiques, sociaux et politiques auxquels fait face la Mauritanie.
Le candidat/président, M. Mohamed Cheikh El Ghazouani, soutenu par le parti de la majorité présidentielle INSAf, a ouvert sa campagne électorale à partir de Nouakchott. Parmi les axes clefs de son programme, une révolution agricole pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, l’optimisation de l’exploitation des ressources animales avec l’option d’exportation de la viande rouge et l’autosuffisance en produits laitiers, la création d’une délégation pour la promotion de la jeunesse, dotée des pleins pouvoirs pour gérer le dossier de la jeunesse dans toutes ses dimensions, la réforme du système des retraites et l’amélioration les salaires des travailleurs, chaque fois que les conditions le permettront.
Le candidat du parti Rassemblement national pour la réforme et le développement (Tawassoul), M. Hamadi Sidi El Mokhtar Mohamed Abdi a ouvert aussi sa le candidat s’est engagé à œuvrer pour redonner au pays son éclat, en se concentrant sur la vraie religion islamique, en réhabilitant les savants, les imams, les juristes et les religieux, ainsi que les mahadra et les mosquées.
Il a souligné que son projet redonnera aux femmes la place qu’elles occupaient à l’époque du Messager d’Allah (que la paix soit sur lui) en promulguant des lois qui les protègent. Il a insisté sur le rôle de la jeunesse et son importance dans la construction et le progrès, soulignant que son projet accordera une attention particulière aux jeunes en créant des opportunités d’emplois décents.
Le candidat à la Présidentielle de 2024, M. Ba Mamadou Bocar a, quant à lui, a lancé sa campagne électorale, à partir du siège du parti Alliance pour la justice et la démocratie (AJD/MR) au niveau de la Cité Plage dans la moughataa de Tevragh Zeina (wilaya de Nouakchott- Ouest).
Le candidat a déclaré qu’il est temps de mettre fin à ces régimes qui se sont succédé et de les remplacer par un régime qui apporte le progrès, le bonheur et la prospérité et qui œuvre à consolider la cohésion sociale, la justice et à ancrer l’unité nationale entre les différentes franges du peuple sans discrimination ni exclusion.
Le candidat a, par la suite, passé en revue les grandes lignes de son programme électoral qui se décline, principalement, en dix axes prioritaires, dont vient en premier la promotion et l’officialisation des langues nationales, l’accès à la propriété foncière, le partage du pouvoir et des richesses, l’ancrage démocratique et le renforcement du vivre-ensemble.
Le candidat à l’élection présidentielle de 2024, M. El Id Mohameden M’Bareck, candidat de l’Union des Forces du Salut (UFS), a ouvert vendredi sur la place de l’ancien aéroport de Nouakchott, sa campagne électorale en perspective du scrutin du 29 mai pour l’élection du Président de la République.
Le candidat a expliqué que son programme électoral comprend de nombreuses réformes fondamentales dans divers domaines comme la santé, la protection des agriculteurs dans les différentes régions du pays et l’approvisionnement en eau pour tous les citoyens.
En ce qui concerne les richesses minières, il a expliqué que son programme électoral comprend la création d’entreprises pour l’industrie et les mines, et qu’il s’attellera, dans ce contexte, à protéger et sécuriser les orpailleurs dans chaque région.
Il a souligné que le secteur des Pêches et de l’Économie maritime revêt également une grande importance dans son programme, car il sera réformé et les types d’industrialisation dans ce domaine seront modifiés. Sur un autre registre, M. El Id Mohameden M’Bareck a relevé que la question des retraités revêt également une importance particulière pour lui, car leurs conditions de vie seront améliorées dans ce contexte, ajoutant que s’il réussit, il travaillera à fournir des denrées alimentaires dans différentes régions du pays à des prix réduits et harmonisés.
Les autres candidats ont choisi de lancer leur campagne électorale à partir de l’intérieur du pays, à l’image du candidat à l’élection présidentielle 2024, M. Biram Dah Abeid, fondateur de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA-Mauritanie), soutenu par le parti Assawaba, a lancé sa campagne à partir de Kaédi, vendredi matin, 14 juin 2024.
Il a souligné qu’il a choisi de lancer sa campagne à partir de Kaédi en raison de son statut symbolique, étant la capitale des banlieues, la capitale des villes montantes, et la capitale de la révolution, ainsi que d’autres villes révolutionnaires, telles que Nouadhibou et Rosso, notant qu’il a remarqué en 2023 que les villes qui étaient censées être soumises au régime militaire et affiliées à lui sont devenues anti-régime.
Le candidat Biram Dah Abeid a également critiqué le régime actuel et son prédécesseur, et a longuement passé en revue les processus de vote et les questions y afférentes, appelant ses partisans à être vigilants et à doter tous les bureaux de représentants, soulignant dans ce contexte le manque de moyens logistiques. Il a réitéré sa certitude de réussir au scrutin du 29 juin 2024 et de remporter la victoire vers la Présidence.
A son tour, le candidat M. Outouma Antoine Soumaré, a lancé sa campagne électorale vendredi soir depuis le quartier Tarhil, zone 1, dans la ville de Nouadhibou. Devant ses sympathisants de la capitale économique du pays, le candidat s’est engagé qu’une fois élu à la tête du pays, il fournirait l’eau, l’électricité, les soins médicaux, l’éducation et tous les moyens de vivre décemment.
Il a appelé ses sympathisants de la génération de l’alternance à voter pour lui afin de créer le changement souhaité, soulignant que le pays a besoin de réformes, que “je m’engage à réaliser si vous me donnez votre confiance le jour du scrutin”. Il a ajouté :”Le pays a besoin d’un effort concerté pour le sauver de la corruption.
En fin, le candidat à l’élection présidentielle de 2024, M. Mohamed Lemine El Mourtaji El Wafi, a ouvert sa campagne électorale pour les élections du 29 juin dans sa ville natale, Néma, capitale de la wilaya du Hodh Charghi.
Dans un discours prononcé à cette occasion, le candidat, qui se présente à la course présidentielle pour la deuxième fois après les élections de 2019, a juré par le Saint Coran d’assurer avec honnêteté et sincérité la gestion des affaires du pays, s’il est élu, appelant les autres candidats à suivre son exemple si leurs intentions sont sincères pour mener les réformes dans le pays.
El Wafi a appelé les jeunes instruits et travailleurs, capables de s’élever contre l’injustice sans craindre de nuire à leurs intérêts ou d’être licenciés, à se lancer dans la politique et à œuvrer pour ramener la pratique politique sur la bonne voie afin de sauver la société et d’apporter secours aux orphelins, aux nécessiteux et aux groupes vulnérables en général, au lieu de répondre aux besoins personnels de certains.
Ainsi donc, chaque candidat cherche à convaincre les électeurs avec des visions distinctes mais souvent convergentes sur la nécessité de réformes profondes dans divers secteurs clés de la société mauritanienne. Les enjeux sont multiples, allant de l'économie à la justice sociale en passant par la gouvernance transparente et la représentation équitable.
Le scrutin du 29 juin sera déterminant pour l'avenir politique de la Mauritanie, avec des candidats qui promettent non seulement de résoudre les défis actuels mais aussi de poser les bases d'une société plus inclusive et prospère. Les électeurs auront ainsi l'opportunité de choisir celui ou celle qui saura le mieux diriger le pays vers un avenir meilleur.