À l'occasion de la journée internationale du travail, le ministre de la Fonction Publique et du Travail, M. Sidi Yahya Cheikhna Lemrabott, a prononcé un discours adressé aux travailleurs mauritaniens. Cependant, au lieu de susciter l'espoir et l'enthousiasme, son discours a été marqué par une déception palpable, notamment parmi les fonctionnaires, face au renvoi du projet de loi portant décompte de départ à la retraite en leur faveur.
En effet, Récemment, un espoir timide avait surgi après la discussion en coulisses d'un projet de loi visant à instaurer un décompte de départ à la retraite pour les fonctionnaires. Il s'agissait d'un geste modeste, offrant quelques mois de salaire aux retraités pour les soulager dans leur transition vers la retraite, une période souvent financièrement difficile. Cependant, cette lueur d'espoir a été rapidement éteinte par le renvoi du projet de loi aux calendes grecques.
Cette absence d’intérêt pour ce projet de loi innovant a été vécue comme une déception profonde par de nombreux fonctionnaires, qui se sentent négligés et ignorés par les autorités. Alors que les travailleurs régis par des conventions collectives bénéficient de décomptes de départ à la retraite substantiels, les fonctionnaires se voient refuser ce même avantage, malgré leur dévouement et leur service loyal à l'État.
Nombre d’observateurs soulignent qu’à deux mois des élections présidentielles, le président Mohamed Cheikh El Ghazouani aurait manqué une opportunité précieuse d'innover en faveur des milliers de fonctionnaires mauritaniens. De plus, cette réforme aurait eu un coût relativement faible pour l'État, comparé aux bénéfices sociaux et à la reconnaissance morale qu'elle aurait apporté aux fonctionnaires.
Le thème de cette année, "Sauvegarde des acquis et des droits et poursuite des réalisations sociales", semble être sorti tout droit des archives des mouvements communistes du siècle dernier. Pourtant, derrière cette rhétorique pompeuse, se cache une réalité amère pour de nombreux travailleurs et fonctionnaires mauritaniens.
Rappelons qu’Il y a plus de deux ans, l'État avait décidé de repousser l'âge de départ à la retraite des fonctionnaires de 60 à 63 ans, une mesure qui ne fait qu'aggraver leurs difficultés. Avec des salaires souvent insuffisants pour subvenir aux besoins de base, les fonctionnaires se retrouvent dans une situation précaire, sans perspective d'avenir assuré pour eux-mêmes ou pour leurs enfants.
Le discours du 1er mai 2024 restera donc dans les mémoires comme un moment de déception pour les travailleurs, tout particulièrement des fonctionnaires mauritaniens, témoignant de l'urgence d'une réforme effective et équitable du système de retraite pour garantir un avenir plus sûr et plus juste pour ceux qui ont consacré leur vie au service de l'État.