[Nouakchott, Mauritanie] – Dans un tournant historique pour la coopération régionale en Afrique de l'Ouest, la Mauritanie et le Tchad, derniers membres restants du G5 Sahel, ont évoqué la possibilité d'une dissolution de cette alliance après le retrait récent du Burkina Faso et du Niger. L'annonce a été faite suite à un communiqué officiel relayé par l'Agence mauritanienne d'information (AMI), signé par les présidents Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani de Mauritanie et Mahamat Idriss Déby Itno du Tchad.
Le G5 Sahel, établi le 15 janvier 2014 à Nouakchott, avait initialement pour mission de créer une force conjointe pour contrer la menace terroriste et relever les défis de la sécurité et du développement dans la sous-région. Cependant, la structure a été marquée par des défis institutionnels et des accusations d'instrumentalisation par des puissances extérieures, entraînant des révisions critiques par ses membres.
Le Mali avait déjà quitté le G5 Sahel en mai, et le 16 septembre 2023, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, tous dirigés par des juntes militaires, ont formé l'Alliance des États du Sahel (AES), un pacte de défense mutuelle. Cette nouvelle alliance marque un virage stratégique important pour ces pays, soulignant leur désir d'indépendance et de souveraineté dans la gestion des questions de sécurité et de développement.
Le communiqué officiel souligne que la Mauritanie et le Tchad respectent la décision souveraine du Burkina Faso et du Niger de se retirer et envisagent de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires conformément à l'article 20 de la Convention portant création du G5 Sahel. Cet article prévoit la possibilité de dissolution de l'organisation à la demande d'au moins trois de ses membres.
Cette évolution soulève des questions sur l'avenir de la coopération régionale en matière de sécurité et de développement dans le Sahel. Elle met en lumière les défis auxquels sont confrontés ces pays dans leur lutte contre le terrorisme et leurs efforts pour un développement durable et inclusif.
La dissolution potentielle du G5 Sahel représente un moment critique pour l'Afrique de l'Ouest, témoignant de la complexité des relations internationales et des dynamiques de sécurité dans la région. Alors que les détails de cette transition restent à préciser, les implications pour la stabilité et la coopération régionale restent un sujet de préoccupation majeur pour les observateurs et les parties prenantes.