Organisée chaque année, la Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel a pour objectif de promouvoir cette pratique afin que les nourrissons du monde entier soient en meilleure santé. Cette semaine commémore la Déclaration «Innocenti» sur la protection, l’encouragement et le soutien de l’allaitement maternel, signée par l’OMS et l’UNICEF en août 1990.
L’ONG MAURISANTE a organisé un briefing avec les médias pour expliquer l’importance de cet évènement et le restituer aux médias qui à leur tour le transmettront à la population et à tous les concernés.
L’allaitement maternel diminue ainsi, le risque pour les mères de développer le cancer du sein, le cancer des ovaires, le diabète de type 2 et une cardiopathie. On estime qu’une augmentation de l’allaitement maternel permettrait chaque année d’éviter 20.000 décès maternels dus au cancer du sein.
Pour un allaitement exclusif dans l’heure qui suit la naissance !
L’OMS recommande l’allaitement maternel exclusif dans l’heure qui suit la naissance (mise au sein précoce) et de la maintenir pendant les 6 premiers mois. Il convient d’introduire des éléments nutritifs de complément tout en poursuivant l’allaitement jusqu’à l’âge de deux ans, voire au-delà ».
Alors que les crises mondiales continuent de menacer la santé et la nutrition de millions de nourrissons et d’enfants, l’allaitement maternel, qui leur donne le meilleur départ possible dans la vie, est plus vital que jamais », ont affirmé l’UNICEF et l’OMS, à l’occasion de cette Semaine mondiale de l’allaitement maternel.
Un aliment sûr dans les situations d’urgence
En effet, dans les situations d’urgence telles que celles que connaissent actuellement l’Afghanistan, le Yémen, l’Ukraine, la Corne de l’Afrique et le Sahel, le lait maternel constitue un aliment sûr, nutritif et accessible pour les nourrissons et les jeunes enfants. Il offre une puissante protection contre les maladies et toutes les formes de malnutrition chez l’enfant, notamment l’émaciation. Le lait maternel est également le premier vaccin des nourrissons : il les protège des maladies infantiles courantes.
Pourtant, en raison du stress émotionnel, du manque d’espace et d’intimité et des mauvaises conditions d’assainissement auxquels sont confrontées les mères, de nombreux enfants sont privés des bienfaits de l’allaitement maternel qui leur permettraient de survivre, signalent les deux agences. Moins de la moitié des nouveau-nés ne sont pas allaités au sein durant leur première heure de vie, ce qui les expose davantage au risque de maladie et de décès.
Seuls 44 % des nourrissons sont exclusivement allaités au sein pendant les six premiers mois de leur vie
Et seuls 44 % des nourrissons sont exclusivement allaités au sein pendant les six premiers mois de leur vie, un chiffre en deçà de l’objectif de 50 % à l’horizon 2025 fixé par l’Assemblée mondiale de la Santé. Plus que jamais, il est important de protéger, de promouvoir et de soutenir l’allaitement maternel en tant que système alimentaire durable et naturel par excellence, pas uniquement pour la protection de notre planète, mais aussi pour la survie, la croissance et le développement de millions de nourrissons.
L’appel de l’UNICEF et l’OMS envers les gouvernements : Go pour l’allaitement !
L’édition 2022 de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel a ainsi été placée sous le thème Go pour l’allaitement ! Éduquer, promouvoir, soutenir.
L’UNICEF et l’OMS appellent les gouvernements, les donateurs, la société civile et le secteur privé à intensifier leurs efforts pour :
Investir en priorité dans les politiques et les programmes favorisant l’allaitement maternel, notamment dans les contextes fragiles et les situations d’insécurité alimentaire ; Doter les agents de santé et les professionnels de la nutrition travaillant au sein d’un établissement ou des communautés des compétences nécessaires afin qu’ils apportent des conseils de qualité et un soutien concret aux mères pour un allaitement réussi ; Protéger les personnes s’occupant d’enfants et les professionnels de santé des techniques d’influence marketing peu scrupuleuses employées par le secteur des préparations pour nourrissons en adoptant et en mettant pleinement en œuvre le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel, y compris dans les situations de crise humanitaire ; Mettre en œuvre des politiques favorables à la famille qui permettent aux mères de disposer du temps, de l’espace et du soutien dont elles ont besoin pour allaiter.
Le cas de la Mauritanie
La mortalité infanto-juvénile en Mauritanie est passée de 118 pour mille en 1990 à 79 pour mille naissances vivantes en 2017, selon les estimations du Groupe inter agence des Nations Unies pour l’estimation de la mortalité des enfants.
La mortalité maternelle et celle des nouveaux nés restent élevées avec respectivement 6,58 pour mille et 29 pour mille naissances vivantes. Au nombre des déterminants de cette situation figurent des enjeux d’accès, d’utilisation et de qualité des services, mais aussi de nombreux freins socioculturels qui entravent les bonnes pratiques en matière de santé et d’alimentation, notamment du nourrisson et du jeune enfant. Le secteur de la santé se caractérise par des enjeux récurrents en matière de :
- > Déploiement de personnel qualifié vers les zones rurales.
- > Disponibilité en médicaments essentiels.
- > Prise en charge adéquate des maladies infantiles.
- > Stratégies de communication pour accompagner la prestation des services et la mobilisation des communautés.
- > Disponibilité des services de soins et d’information adaptés aux besoins spécifiques des adolescents.
Investir d’avantage dans les capacités du système de santé
Il est donc indispensable d’investir davantage dans les capacités du système de santé, particulièrement au niveau communautaire, et des services de santé de base. Les principales actions dans ce cadre sont :
- : i) l’amélioration de l’offre des soins de base par des agents de santé communautaires dans les villages enclavés et éloignés,
- ii) la promotion des pratiques familiales essentielles,
- iii) le renforcement de la participation communautaire, et
- iv) la génération d’évidences, la coordination, le suivi et la documentation des processus et des résultats.
Les deux agences Onusiennes (l’UNICEF et l’OMS) appellent les gouvernements à allouer davantage de ressources à la protection, à la promotion et au soutien des politiques et des programmes en faveur de l’allaitement maternel, en particulier pour les familles les plus vulnérables vivant dans des contextes d’urgence.