Soutien sans faille à l’Ukraine face à la Russie ; lancement du processus d’adhésion de la Finlande et de la Suède, resserrement des rangs de ses membres et adoption d’un nouveau concept stratégique, l’Otan qui étend son partenership dans le monde ne semble rien laissé au hasard.
Le sommet de l’Otan (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) de Madrid présenté comme historique s’est achevé comme il a démarré avec un air grave et menaçant de son secrétaire général, le norvégien, Jens Stoltenberg. Une nouvelle feuille de route stratégique est lancée avec en toile de fonds le « containment» du nouvel ennemi. Le discours qui tonne de sa bouche augure d’une nouvelle guerre froide où de partenaire de l’organisation la Russie, pour son invasion en Ukraine, est pointée comme « la menace la plus significative et directe» pour l’Otan. Mais la Chine n’est pas en reste à l’échelle de l’évaluation sécuritaire de l’Otan et de son approche 360°.
Jamais la tension n’a été aussi vive avec la Russie depuis l’implosion de l’Union Soviétique et la chute du mur de Berlin ainsi que les nombreux foyers de conflits que furent l’Irak ou la Syrie... Et pour joindre l’acte à la parole, l’Otan a déjà annoncé masser une armada de 300.000 hommes sur les frontières Est-européennes des pays membres de l’organisation. Un nouvel endiguement pour une plus prompte réaction. L’Otan fait ainsi appel à sa mission de défense collective et dissuasive. Même si la crise de l’Ukraine a survolé tous les autres sujets de débats, l'annonce de la décision d’adhésion de la Finlande et de la Suède a également été un point d’orgue de cet aspect historique du sommet de Madrid. L’adhésion des deux pays voisins de la Russie et traditionnellement neutres intervient en réaction à l’invasion russe de l’Ukraine. Une adhésion obtenue, il faut bien reconnaitre, au prix de l’abandon de l’organisation du PKK désormais calée aux loges des organisations terroristes pour l’Otan.
Poutine fait courir beaucoup de risques à l’humanité
Les responsables de l’Otan soutiennent à qui veut les entendre que le président russe Vladimir Poutine est le principal responsable de ce qui peut advenir dans le monde. Jens Stoltenberg n’y va pas lui par quatre chemins et accuse l’invasion brutale de l’Ukraine sur décision personnelle de Vladimir Poutine comme un acte qui a déjà commencé à plonger le monde dans des crises multiformes. Il a regretté que les pays du Sud notamment en Afrique qui s’approvisionnent en céréales de cette région vont connaitre des temps difficiles avec la tension créée par la Russie dans cette région du monde. Le SG de l’Otan admet que des pays de son organisation elle-même endurent beaucoup avec la crise d’approvisionnement en énergie. Mais il a assuré que ces pays assument ces aléas pour faire prévaloir les valeurs de liberté, de démocratie...Malgré les enjeux militaro-politiques, au sommet de Madrid, les changements climatiques sont pris très au sérieux par l’Otan pour leurs impacts. Conscient du coût environnemental des parades armées notamment dans les marines et les forces aériennes grands utilisateurs de combustibles fossiles pour leur émission de gaz à effet de serre, l’Otan précise diminuer de 35% ses émissions d’ici 2030 ; promettant même d’arriver à 0% d’émission en 2050.
L’effet dominos
La situation d’embrasement que risque d’imposer la crise ukrainienne à ce nouvel ordre mondial n’épargnera certainement aucun espace. Mais elle risque également d’exacerber des crises latentes comme celles du terrorisme, de l’instabilité politique et des trafics en tous genres. C’est pourquoi l’Otan dit aussi observer avec un œil douteux la présence au Sahel et en Afrique subsaharienne certains groupes d’activistes mercenaires comme le groupe russe Wagner au Mali et en Centrafrique…
Jedna Deida
Envoyé spécial à Madrid