Depuis quelques mois, un débat fait rage sur le Net et les réseaux sociaux : pourquoi la Mauritaniene diminue-t-elle pas, à l’instar de tous les pays du Monde, les prix du gasoil et de l’essence à la pompe ? Au moment où celui du baril de pétrole dégringole sur le marché – il a perdu près de 80% de sa valeur, en un an et demi – le gouvernement s’entête à ne pas accorder la moindre ristourne au consommateur.
Restons dans la logique populaire qui veut toujours nous comparer à nos voisins : Au Sénégal et au Mali, pays pourtant enclavé où le litre de gasoil coute l’équivalent de 338 UM, les prix ont connu plus de trois baisses en un an.
Juste quelques chiffres pour expliquer l’ampleur de l’arnaque : sur les 384 ouguiyas que vous payez à la pompe, l’Etat en prélève 242, rien que pour lui. Les 142 restants sont répartis entre fournisseurs, sociétés pétrolières, frais de passage et de dépôt, marges des distributeurs, impôts (IMF, TVA, BIC), etc.
Et, avec la nouvelle structuration des prix, qui sortira ce jeudi, la marge revenant à l’Etat passera à 255 UM ! Au lieu de répercuter la baisse des prix du baril au profit du consommateur, l’Etat engrange. Plus de 140 milliards d’ouguiyas sont ainsi entrées dans ses caisses, en 2015, contre seulement 30, en 2013-2014.
Et si rien n’est fait, près de la moitié du budget de l’Etat sera désormais fournie par les taxes sur les hydrocarbures. Le pauvre citoyen, lui, ne sait plus quoi faire. Ailleurs, on ferait une révolution pour moins que ça mais, en Mauritanie, on a bon dos. Jusqu’à quand ?
Le Calame