Le Port Autonome de Nouakchott reprend en exclusivité la gestion des prestations portuaires qu’il exerçait en partenariat avec la société internationale Bouluda
Dans le cadre de son action continue visant à développer ses services et à accompagner l’évolution exponentielle de la demande sur les prestations portuaires, le Port de Nouakchott s’est attelé entre fin 2020 et novembre 2021 à la création d’une société à capital mixte avec un partenaire étranger disposant de la compétence et de l’expérience requises.
A l’instar des pays de la sous-région et en raison des investissements lourds et du professionnalisme que nécessitent ces prestations, le Port de Nouakchott a jugé utile, en concertation avec toutes les structures gouvernementales concernées, d’entrer dans un partenariat transparent et conforme à la réglementation du pays.
C’est ainsi qu’il a été décidé, conformément aux procédures juridiques et règlementaires en vigueur et sous la supervision directe du Conseil d’Administration du Port et de l’autorité des tutelles, de créer une société au capital de 790 millions A-UM dont le Port dispose de 35% et le partenaire étranger de 65%.
Il a été décidé également, selon les usages et pratiques dans ce type de sociétés, que Bouluda et le Port libèrent, chacun, le quart de la totalité de sa participation au capital.
Ainsi , Bouluda a versé 129 millions d’A-UM et le Port 69 millions.
Les trois remorqueurs du Port ont été donnés à la nouvelle société, en location vente de 15 ans, sur la base d’une évaluation financière indépendante pour un montant annuel de 131 millions d’A-UM.
La valeur comptable de ces remorqueurs est de 1 milliard 300 millions d’A-UM, alors qu’ils ont été évalués à 1 milliard 800 mille, sachant que l’un d’entre eux est hors service.
Par ailleurs, la société s’est engagée à apporter de nouveaux matériels et a honoré effectivement son engagement.
Selon les usages en la matière, il a été décidé de confier la direction de la société à Bouluda et la présidence du conseil d’administration au Port.
La composition du conseil reflète la répartition du capital. Il est composé de 3 représentants de Bouluda et de 2 représentants du Port qui sont le DG et le directeur de la capitainerie. Conformément la réglementation , chacun des membres du conseil d’administration bénéficie d’une action symbolique de 1 %.
Ainsi, le Port s’est attelé , conformément aux attributions que lui confère la réglementation, d’instaurer un partenariat efficace et efficient avec l’une des plus grandes sociétés spécialisées dans ce domaine afin d’atteindre les objectifs stratégiques ci-après :
• Faire l’économie du coût exorbitant de l’acquisition de remorqueurs qui atteint des centaines de millions pour les plus petits et des milliards pour les moyens ;
• Faire l’économie des frais d’entretien, de pièces de rechange et d’assurances qui s’élèvent à des millions annuellement ;
• Faire l’économie des frais du personnel qui sont de l’ordre de 300 millions par an ; puisque la société allait recruter tout le personnel du Port intéressés qui était en service à la capitainerie : équipages des remorqueurs , pilotes et lamaneurs.
La société à laquelle participe le Port avait entamé l’exploitation de matériels sophistiqués et a réalisé un bond qualitatif à cet égard.
Certains milieux estiment que ce domaine doit être du ressort exclusif de l’Etat bien qu’il soit privatisé dans les pays de la sous-région.
En effet, Bouluda France exerce ces mêmes activités au Sénégal, au Maroc, en Côte d’Ivoire et même à Nouadhibou en partenariat avec la SNIM.
D’aucuns prétendent que la société n’a pas été soumise aux règles de concurrence prévues par la loi PPP, alors que les textes d’application de celle-ci stipulent que la procédure en question ne s’appliquent pas aux investissements de moins d’un milliard. Il est à noter que le capital de la société est de 790 millions d’A-AM dont 200 millions environ ont été versés par les deux partenaires et que tous les contrats de location de matériels ne dépassent guère 400 millions par an. Le chiffre d’affaires global de la société (c’est-à-dire l’ensemble des recettes et des dépenses) n’excède pas 1 milliard 200 millions d’A-UM. Le bénéfice escompté sera de l’ordre de 125 millions d’anciennes ouguiyas et seulement à partir de la 3e année.
Son chiffre d’affaires n’est pas aussi important que certains le présentent. L’essentiel est que les prestations du Port soient au niveau souhaitable et qu’elles soient compétitives dans une zone où les ports se livrent à une féroce concurrence.
Contrairement à des rumeurs relayés par des medias, le Conseil d’Administration a félicité le Directeur Général du Port et l’a remercié pour la transparence de l’opération et son efficacité, ainsi que pour l’excellente méthode adoptée et lui a demandé de remercier le partenaire étranger pour la confiance qu’il accorde à notre pays et de négocier avec lui en vue de trouver une solution à l’amiable susceptible de préserver la réputation du pays et sa crédibilité.
Ces derniers temps, une campagne de dénigrement du Directeur Général du Port a été orchestrée à grande échelle par des milieux visant à ternir son image de marque. Alors qu’il a toujours agit dans l’intérêt général, contrairement à ses détracteurs, et qu’il a toujours respecté scrupuleusement les lois et règlements en vigueur.
Ahmed Ould Sidi
Nouakchott, Mauritanie