La Grande muraille verte est une initiative de l’UA pour lutter contre les effets du changement climatique et de la désertification en Afrique. Elle a pour but de restaurer, d'ici 2030, 100 millions d'hectares de terres dégradées en Afrique sur une bande longue de 8000 kilomètres au sud du Sahara.
Le Nigeria a pris la présidence du projet de la Grande Muraille verte et des fonds qui y sont alloués. L’information a été révélée par Sharon Ikeazor, ministre de l'Environnement, le dimanche 5 décembre, à l'Agence de presse nationale.
« A la fin de la 4e session ordinaire du Conseil des chefs d’Etat [le 2 décembre, Ndlr] impliqués dans le projet, le Nigeria a pris la présidence de l’initiative. Ainsi, pour les deux prochaines années, le Nigeria et le président Buhari seront à la tête du projet de la Grande Muraille verte en Afrique », a-t-elle déclaré.
Il faut rappeler que ce projet initié par l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo est l’une des initiatives phares soutenues par la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD). La zone couverte par le projet subit d’importants effets du changement climatique et de la désertification.
Selon le rapport « Clean Energy Transition In The Sahel » de l’Agence internationale de l’énergie, le Sahel est l'une des régions les plus vulnérables du continent aux impacts du changement climatique, bien qu’il contribue seulement à hauteur de 25 Mt d'émissions de CO2, soit autant l’aire urbaine de la ville de Paris, à la pollution mondiale.
« Les changements climatiques font peser des risques importants de sécheresse et d'agriculture sur la région. La sécurité énergétique, alimentaire, et de l'eau sont fortement liées. Ce qui a des implications importantes pour chaque secteur et pour l'ensemble de la région », peut-on lire dans le rapport. Ce sont ces problèmes que l’initiative essaie en priorité de régler.
Muhammadu Buhari (photo) a déclaré vouloir « renforcer les efforts dans la mobilisation des ressources pour la réalisation accélérée du Plan décennal d'investissement prioritaire (PDIP) 2021-2030 » de l’initiative.
Notons que le projet dont la réalisation est effective à 4% a reçu 14 milliards de dollars de nouveaux financements début 2021. Avant cela, il n’avait reçu qu’un milliard de dollars, selon un rapport publié en 2020 par l’UNCDD. Il englobe plusieurs actions qui bénéficieront des fonds alloués à sa réalisation, améliorant ainsi les ressources allouées au climat dans les pays concernés.
Servan Ahougnon
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