Dans l’ouest du Niger, un nouveau massacre de civils fait au moins 37 morts | Mauriweb

Dans l’ouest du Niger, un nouveau massacre de civils fait au moins 37 morts

mar, 17/08/2021 - 17:14

Le Monde Afrique - Un nouveau massacre de civils a été perpétré dans l’ouest du Niger, proche du Mali, par des djihadistes présumés, faisant au moins 37 morts, ce qui porte à plus de 450 le nombre de morts dans cette région depuis le début de l’année.

Cette tuerie, commise lundi 16 août, a touché le village de Darey-Daye, déjà visé en mars, situé dans la région de Tillabéri, dans la zone dite des « trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, théâtre de violences djihadistes régulières.

Le village est situé à 40 km à l’est de la ville de Bani Bangou, chef-lieu du département du même nom.

« L’attaque a eu lieu à Darey-Daye vers 15 heures (16 heures, à Paris) » lundi « par des hommes armés venus à moto » qui ont tiré « sur des gens en train de cultiver leur champ », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) un élu local, en précisant que « le bilan est lourd : il y a eu 37 morts, dont quatre femmes et treize mineurs ». Quatre femmes ont également été blessées.

« L’attaque a eu lieu à Darey-Daye vers 15 heures (16 heures, à Paris) » lundi « par des hommes armés venus à moto » qui ont tiré « sur des gens en train de cultiver leur champ », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) un élu local, en précisant que « le bilan est lourd : il y a eu 37 morts, dont quatre femmes et treize mineurs ». Quatre femmes ont également été blessées.

Un journaliste de la région a confirmé cette attaque, qu’il a décrite « comme très sanglante » : « Ils ont trouvé les victimes dans leur champ et ils ont tiré sur tout ce qui bougeait ».

Le 15 mars, des djihadistes présumés avaient massacré 66 personnes lors d’attaques perpétrées à Darey-Daye contre des véhicules qui rentraient du grand marché hebdomadaire de Bani Bangou.

Depuis le début de l’année, des djihadistes présumés multiplient les assauts contre des civils dans le département de Bani Bangou, dans le nord-est de la région de Tillabéri. Cette région est depuis plusieurs années le théâtre d’actions sanglantes de groupes liés à Al-Qaida et à l’organisation Etat islamique (EI) commises contre des civils et des militaires.

Boko Haram dans le sud-est
Depuis le début de la saison des pluies, en juin, les attaques visent surtout des civils travaillant dans les champs. Le 9 août, « des individus armés » avaient attaqué « des populations travaillant dans un champ » du village de Falanzandan, dans le même département de Bani Bangou, tuant quinze personnes et en blessant deux autres.

Le 25 juillet, quatorze civils avaient été tués dans le village de Wiyé, et trois jours plus tard, le 28 juillet, dix-neuf personnes avaient été massacrées dans le village de Dèye Koukou, toujours dans ce département de Bani Bangou. Comme lors de l’attaque de lundi, les assaillants étaient venus à moto, et certaines victimes avaient été froidement abattues.

Human Rights Watch (HRW) avait estimé, la semaine dernière, à plus de 420 le nombre de civils tués depuis le début de l’année dans l’ouest du Niger au cours d’attaques menées par des groupes djihadistes, qui ont également contraint des dizaines de milliers de personnes à fuir de chez elles. « Des groupes islamistes armés semblent mener une guerre contre la population civile dans l’ouest du Niger. Ils ont tué, pillé et brûlé, semant dans leur sillage mort et destruction et brisant des vies », selon Corinne Dufka, directrice chargée du Sahel à HRW.

Selon des bilans officiels, 307 civils ont été massacrés entre janvier et mars dans l’ouest du Niger : 100 en janvier à Tchoma Bangou et Zaroumadereye, 66 dans les attaques du 15 mars, et 141 le 21 mars dans des localités de la région de Tahoua, également proche du Mali.

Les régions de Tillabéri et Tahoua demeurent instables malgré d’importants efforts pour tenter de les sécuriser. Dans le sud-est du pays, le Niger doit également faire face aux atrocités des djihadistes nigérians de Boko Haram et de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).

Le Monde avec AFP