Rencontre Seydna Ali- Biram : L’opposition va-t-elle encore se faire rouler dans la farine ? | Mauriweb

Rencontre Seydna Ali- Biram : L’opposition va-t-elle encore se faire rouler dans la farine ?

mar, 09/07/2019 - 21:50

Les tractations post-électorales vont bon train et les émissaires du gouvernement tentent coûte que coûte de «convaincre » les candidats récalcitrants à reconnaitre les résultats de l’élection présidentielle du 22 juin 2019.

C’est dans ce cadre que le candidat Biram Dah Abeid a rencontré l’émissaire du gouvernement Seydna Ali Ould Mohamed Khouna. Biram Dah Abeid, qui, avec un peu plus de 18% des suffrages, est crédité du meilleur score après le candidat du régime, tenait l’un des discours les plus critiques sur le régime mais aussi sur les conditions d’organisation du scrutin présidentiel par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et sur la proclamation des résultats par le conseil constitutionnel.

Pourtant, la rencontre entre les deux hommes est présentée comme un début à un dialogue politique entre les candidats et le gouvernement pour sortir de l’impasse postélectorale avant l’investiture du président élu, Mohamed Ould Ghazouani. Les deux hommes l'ont confirmé après leur rencontre.

Selon l'émissaire du gouvernement, la rencontre a été organisée à la demande de Bda. Ce dernier a invité à l'apaisement notamment par la libération de tous les détenus politiques. Pour l'émissaire du gouvernement, le régime attend des propositions de l'opposition dont des commissions se penchent actuellement sur les sujets de discussion.

Quelles assurances pour un dialogue sérieux et sur quelles bases?

Les observateurs s’accordent à dire que sans contours définis, ni engagements clairs, ce dialogue ne servirait, une fois de plus, qu’à flouer les candidats de l’opposition. Le régime actuel viserait aussi à désunir les candidats pour imploser leur union après le scrutin du 22 juin en menant des discussions en aparté avec certains d’entre eux.

L’expérience de négociations portant sur l’ouverture de la Ceni à des représentants des candidats en course contre celui du régime, rejetée unilatéralement par le régime devrait, dans ce sens, les édifier sur les manèges utilisés.

L'Opposition a-t-elle retenu la leçon? Ou au contraire va-t-elle foncer la tête baissée dans un énième traquenard? Wait and see.

Notons que malgré leur contestation des résultats proclamés par le conseil constitutionnel, les 4 candidats concernés, Biram Dah Abeid, Sidi Mohamed Ould Boubacar, Kane Hamidou Baba et Mohamed Ould Maouloud, avaient réitéré leur disponibilité à un dialogue politique qui mette fin à la crise postélectorale dans le pays.