Augmentation des ressources budgétaires : Les manoeuvres du MEF | Mauriweb

Augmentation des ressources budgétaires : Les manoeuvres du MEF

sam, 18/05/2019 - 00:18

Les recettes fiscales sont passées de 106 milliards d’ouguiya MRO à 362 milliards d’ouguiya MRO a indiqué le ministre de l’économie et des finances Moctar Ould Diay, occultant volontairement, sans doute, que le pays s’est endetté au cours de la même période pour plus de 100% de son PIB.

Mais le bilan présenté par l’argentier du président Mohamed Ould Abdelaziz reconnait tout de même implicitement que les mauritaniens ont supporté le poids du budget du fait notamment de la dilapidation des ressources nationales et notamment la rente minière du fer en 2009 et 2014 qui  a totalement dépourvu la Snim de son matelat et crée les conditions de l’instabilité sociale qui y prévaut de nos jours.

Le second aspect de ce bilan « euphorique » est que la superstructure dans le pays ne peut puiser que dans les projets financés sur ressources propres de l’Etat, à vrai dire ce sont les contribuables qui ont été lessivés pour renflouer les caisses de l’Etat et de ses hauts responsables.

Tout le monde se rappelle qu’en 2008, le président renversé par le président Mohamed Ould Abdelaziz, Sidi Ould Cheikh Abdellahi avait reconnu l’impossibilité pour l’Etat de faire face à ses missions régaliennes faute de moyens budgétaires conséquents. Une comparaison qui ne s’impose pas avec le régime issu du coup d’Etat du 3 août 2008 qui aurait pu, à la faveur des recettes minières –la tonne de fer se vendait 100 Usd en moyenne pendant 5 ; de 2009 à 2014. La production de fer avait aussi atteint plus de 11 milles tonnes/an. Or, le ministre prétend que « Le secteur minier a rapporté 68,7 milliards d’ouguiya MRO » en 2018 contre 18,5 milliards en 2009 (seulement ?!).

C’est là où il y a anguille sous roche. On sait que depuis 2009, il n’y a jamais eu d’audit, ni de contrôle financier à la Snim qui tanguait au gré des dépenses de l’Etat.

La Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM) a pourtant annoncé dans un communiqué avoir réalisé un chiffre d'affaires de 415 milliards d'ouguiyas (1 milliard 439 millions $) en 2011 grâce à un volume de vente de 11,02 millions de tonnes de minerai de fer.. Au 31 décembre 2011, le bilan des opérations est jugé de " record historique de la production minière (terrassements) à +105 millions de tonnes, soit 21% par rapport à 2010 ".

Ould Diaye pourrait peut-être mieux éclairer les lanternes des mauritaniens quant aux recettes minières pendant ces années « glorieuses » et comment son gouvernement entend résorber la dette extérieur dont le dernier exemple avec les koweitiens  prouve que les mauritaniens lambdas continueront de payer les mauvaises gestions de ceux qui les gouvernent.

Et ce n'est assurément pas ce bilan sur mesure qui va blanchir cette decennie d'énorme gabegie vécue. Il va falloir nécessairement faire les comptes propres!