Assemblée générale de la Chambre de Commerce : Encore une intervention flagrante de "l’Etat " | Mauriweb

Assemblée générale de la Chambre de Commerce : Encore une intervention flagrante de "l’Etat "

mar, 13/03/2018 - 09:16

Ce lundi s’est ouvert à Nouakchott l’assemblée générale de la Chambre de Commerce d’Industrie et d’Agriculture dans un climat marqué par l’improvisation et la désinvolture. Alors que cette structure avait repris en grande partie son indépendance  depuis 2007 en désignant par élections libres son président, le temps est désormais à la reprise en mains par l’Etat. A l’image du patronat où l’Etat avait imposé un général et un colonel à la tête de deux fédérations et parachuté un homme d’affaire proche du pouvoir au sommet de la hiérarchie, l’assemble générale de la CCIAM avait été retardée à plusieurs reprises pour que le pouvoir puisse désigner un candidat.

Dans un premier temps le gouvernement avait présenté la candidature de Mohamed Mahmoud Ould Maty, un ancien cadre de la SNIM reconverti dans le privé et qui était parrainé par Mohamed Abdallahi Ould Yaha et Mohcen Ould El hadj mais sa candidature avait été rejetée par le Bureau exécutif de la CCIAM sous prétexte qu’il n’en est pas membre. En ce moment là, un consensus au sein du bureau exécutif s’était fait autour de la candidature d’Ahmed Hamza mais Ould Abdel Aziz ne l’entendait pas de cette oreille. Dans un premier temps il empêcha le congrès de se tenir avant celui du patronat. Il fallait s’assurer de l’élection de Zeine Abidine car le président sortant faisait de la résistance et on ne voulait que le projet muri pour la CCIAM viennent perturber l’éviction illégale d’Ahmed Baba Ould Azizi.

Alors qu’il venait de sonner la réconciliation avec son cousin proche Ahmed Baba Ould Eleya, Le Président Aziz tenait à lui offrir en guise de cadeau de cette nouvelle union sacrée, le fauteuil moelleux de la présidence de la CCIAM. On se rappelle que cet homme d’affaire qui a été un moment à la tête de la puissante fédération des Boulangeries avait connus des déboires suite à son engagement politique dans le sillage de l’ancien président, Feu Ely Ould Mohamed Vall. Ses affaires avaient périclité les unes après les autres, et l’opérateur de téléphonie Chinguitel dont il était le partenaire en avait à plusieurs reprises fait les frais. C’est dire à quel point en sont arrivées les pratiques de ce régime qui veut se donner des airs de démocratie et d’Etat de Droit. Les hommes d’affaires qui courbent l’échine et accepte sans rechigner toutes les énormités sauvent leurs mises par contre ceux qui montrent la moindre velléité d’indépendance sont voués aux gémonies et l’Etat déploie toute sa puissance : Justice, Impôt, douanes et police pour leur nuire et leur faire accepter la nouvelle réalité. Pourtant devant les partenaires, Banque Mondiale et FMI on met en avant la volonté de l’amélioration du climat des affaires pourtant celle-ci passe forcément par l’émergence de structures représentatives pouvant porter devant les pouvoirs publics la voix du secteur privé. Il est vrai que ces derniers temps on ne sait plus qui est qui et qui fait quoi ?

Toujours est-il qu’une commission de préparation du congrès fut désignée et au pas de charge, les résultats financiers de 7 ans furent approuvés le vendredi entre 10 heures et 10 heures trente.

En tout état de cause la nouvelle équipe en charge de la préparation du congrès de la CCIAM semble avoir eu pour instruction de donner un grand coup de balai en renouvelant intégralement le Bureau exécutifs.

Comme lot de consolation, l’AG créât de vagues commissions sectorielles présidées chacune par un des anciens membres afin de mieux faire passer la pilule. Et le weekend a été mis à profit pour lancer les invitations pour le lundi matin. En deux temps, trois mouvements l’affaire fut pliée. Un nouveau bureau exécutif New Deal avec sa tête Ahmed Baba Ould Eleya dit Biabiya fut élu par acclamation alors qu’auparavant on avait recours au vote.

Mais évidement dans la nouvelle Mauritanie, on n’en est pas à une entorse prés !

Bouna Cherif