Union pour la République : Réflexions tous azimuts | Mauriweb

Union pour la République : Réflexions tous azimuts

mar, 20/02/2018 - 09:52

Moins de deux semaines après sa désignation, la commission ad hoc chargée par le Président de la République de faire l’état des lieux du parti Union pour la République au pouvoir est sur le point de rendre sa copie. Après avoir consulté les structures du parti, mais aussi le public.

La démarche, même si elle est bien perçue, provoque déjà des mécontentements

La conjoncture qui a vu naitre la commission prête à confusion. La Majorité présidentielle est divisée et ses chefs ne semblent pas prêts à faire la paix. C’est pour cela que la composition de la commission ne pouvait échapper à une lecture "factionnelle".

Ce qui devait la handicaper dès le départ. L’effort a donc été particulièrement mis sur la nécessité de montrer non seulement la cohérence et la cohésion des membres, mais aussi leur solidarité. Mais l’opinion publique est tellement imprégnée des divisions qu’elle guette tout ce qui peut être perçue comme divergence.

Le travail de la grande Commission a commencé par une série de rencontres avec les instances de l’Union pour la République (UPR) : Bureau exécutif, conseil national, secrétariat des jeunes et celui des femmes, puis avec les députés (les Maires seront réunis dans les jours qui viennent)… En vue d’avoir une plus large participation du public, une plateforme a été ouverte sur le net. De ce brainstorming on espère avoir une vision globale reflétant l’opinion la plus large.

Le posting de Moctar Ould Diaye

En fin de semaine, le ministre de l’économie et des finances, le puissant Moctar Ould Diaye avait posté sur sa page facebook un texte qu’il voulait explicatif de la démarche dans le choix des commissions spécialisées dont les compositions ont été rendues publiques ces derniers jours. A ses amis et à tous ceux qui posaient des questions sur la démarche, Ould Diaye a expliqué que les commissions restent ouvertes.

Expliquant qu’il répondait «sur insistance de certains amis», il entendait apporter quelques clarifications. Première remarque : «il existe encore d’autres commissions à pourvoir».Deuxièmement : «Je peux vous assurer que les listes publiées ne sont pas définitives». Troisièmement : «La Commission a décidé de suivre une démarche participative permettant d’impliquer toutes les structures du parti (…) et toutes les forces vives qui se reconnaissent dans le programme de Son Excellence le Président pour ouvrir la voie de leur participation».

Le ministre a ensuite indiqué que les propositions définitives seront élaborées puis des équipes seront choisies pour superviser la campagne d’implantation. «Ces équipes comprendront tous ceux que le Commission jugera compétents et indiqués, même si son nom ne figure pas sur les listes actuelles. Seules compteront la confiance, la loyauté vis-à-vis du programme de Son Excellence le Président et rien d’autre…»

Le communiqué signé par Diallo Mamadou Bathia

Ce posting qui date a été suivi par un communiqué signé du président de la Commission, le ministre Diallo Mamadou Bathia qui semble chercher à reprendre l’initiative.

Dans ce communiqué rendu public le 10 février, il est indiqué que «la participation très active du public à la plateforme mise en ligne sur les réseaux sociaux par la Commission chargée de dresser l’état des lieux du parti et redynamiser ses structures, traduit l’intérêt qu’accordent l’élite et le grand public à notre parti».

Le communiqué entend présenter «aux partisans, ainsi qu’à l’ensemble des forces vives qui s’intéressent au parti et au processus de sa reforme, une clarification relative à la composition des commissions et sous-commissions chargées de dresser l’état des lieux du parti et d’élaborer les meilleurs voies et moyens de redynamiser ses structures».

Pour expliquer ensuite que «l’intégration de ces commissions est une responsabilisation et non un privilège». Tout en confirmant que les listes seront continuellement actualisées. Le communiqué annonce à la fin la tenue prochaine d’assises générales considérées comme «l’aboutissement des travaux de ces commissions». Il est attendu de ces assises de permettre la participation d’un public plus large que les seuls militants et cadres de l’Union pour la République.

réinventer le discours politique

En fait, les commissions doivent travailler pour réinventer le discours politique du parti, réactualiser ses textes réglementaires, tracer un programme en vue de son implantation suivant des normes transparentes et régulières, définir les sources de financement et élaborer une stratégie en vue des élections futures.

Quand il a nommé la Commission, le Président Mohamed Ould Abdel Aziz a donné le signe qu’il comptait enfin faire de ce parti un outil. Ce qui est en soi une évolution et un soutien.

La composition de la commission indique aussi l’intérêt qu’il accorde à la démarche ainsi enclenchée. Ce qui est un gage de réussite du lifting annoncé. Encore faut-il que tous les membres se plient à la discipline de la Commission. L’indiscipline est l’un des maux qui ont miné jusque-là la Majorité actuelle.

Pour rappel, la Commission comprend, outre son président Diallo Mamadou Bathia, les ministres Seyidna Ali Ould Mohamed Khouna, Moctar Ould Diaye, Mohamed Ould Abdel Vettah, et Amal Mint Maouloud, Ahmed Ould Bahiya le Directeur de cabinet du Président, le Président de l’Association des Maires de Mauritanie Cheikh Ould Baya, le Maire d’Aleg Mohamed Ould Sweydatt, Khadija Mint M’Barek activiste politique et Me Sidi Mohamed Ould Maham, président de l’Union Pour la République.

La Tribune