Brutalement limogé suite à un différend avec un agent du GGSR, le procureur de Nouakchott Ouest reçois aussitôt le soutien des ses collègues magistrats. Mais ce qui est arrivé au Procureur de la République de Nouakchott Ouest, El Khalil Ould Ahmed, comme ce qui est arrivé jadis au président de la cour Suprême Seyid Ould Ghaylani, ils doivent l’accepter comme étant le juste prix de leur silence et de leur soumission passés aux injonctions du pouvoir exécutif. Combien de personnes a –t il envoyé illégalement en prison sur simple instruction, comme ce fut le cas des journalistes Jedna Ould Deida et Babacar Baye Ndiaye et bien d’autres? Combien de plaintes motivées a-t-il classé sans suite, tout simplement parce qu’elles visaient des " intouchables " ? Combien de fois a-t-il accepté de servir d’épouvantail aux mains du pouvoir politique ? Si les magistrats ont pris l’habitude d’exécuter sans état d’âmes les ordres venus "d’en haut " ils ne peuvent plus se prévaloir de l’indépendance de la justice consacrée par la Constitution et ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes pour avoir sacrifié la quintessence de leur profession sur l’autel des petits intérêts matériels. Nous avons encore en mémoire le procureur de la République de la ville de Rosso Monsieur Sidi Mohamed Ould Moulaye Ahmed envoyant en prison en pleine session parlementaire le sénateur Mohamed Ould Ghadda pour un tragique accident de la circulation et ce en dépit de son immunité parlementaire et se rendant du coup complice de la saisie illégale de ses téléphones et agendas. Le propre secrétaire général du Club des magistrats Cheikh Ould Baba Ahmed ancien Procureur e la République, qui aujourd’hui s’est fendu d’un communiqué dans lequel il s’élève contre les immixtions répétées du pouvoir exécutifs en sait quelque chose. Il faut dire que cette fronde des magistrats intervient après une série de déconvenues orchestrées par l’actuel "Garde des Sceaux" Brahim Ould Daddah. Tout a commencé en Avril de l’année dernière quand suite à une inspection huit magistrats sont épinglés suite à des verdicts prononcés dans différentes affaires liées à la drogue puis en Novembre de la même année, le juge de Tamcheket se fait confisquer son véhicule par des douaniers qui lui auraient fait subir des vexations et ce dans sa propre juridiction. Curieusement les deux institutions qui ont attenté à des magistrats (GGSR et Douane) sont dirigées par des généraux En Avril 2017 le Club des Magistrats s’insurge contre l’inspection générale dépêchée au Hodh Charghi et ce au lendemain du verdict de l’affaire de Bangou comme pour désavouer le juge qui a tranché dans cette affaire très politique. Nous n’avons souvenir qu’un seul magistrat a démissionné pour protester contre les tentatives de mainmise du pouvoir politique sur l’appareil judiciaire. Tant que les magistrats n’auront pas pris conscience eux même de l’importance de leur indépendance et qu’il s auront lutté pour la concrétiser dans les faits nous ne sortirons pas de l’ornière ! B.C.