Dialogue inclusif : Mascarade ou volonté sincère d’aller de l’avant ? | Mauriweb

Dialogue inclusif : Mascarade ou volonté sincère d’aller de l’avant ?

lun, 10/10/2016 - 16:59

« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres, n'est pas victime : il est complice. » (George Orwell)

« C’est bien le peuple qui délaisse la liberté, et non pas le tyran qui la lui prend. » (E. de la Boétie).

Les masques commencent à tomber et à laisser entrevoir les intentions de la « classe politique » réunie en conclave au Palais des Congrès pour officiellement, ouvrir la voie à un « dialogue sur lequel  les mauritaniens fondent de grands espoirs afin de propulser le pays sur le chemin du progrès et du développement. »

A la lecture du document, contribution du parti UPR, on se rend compte que comme les fois précédentes, le pouvoir veut enfariner tout le monde en faisant passer en douce des reformes dont l’unique objectif est de maintenir malgré la Constitution, Mohamed Ould abdel Aziz à la tête du pays.  Même le parti Wiam de Boidiel Ould Houmoid, pourtant toujours très modéré, n’a pu s’empêcher de frapper du poing sur la table pour protester contre la tentative de passage  en force.

Insidieusement l’UPR veut faire sauter un premier  verrou constitué par la référence explicite aux articles 26 et 28 de la constitution.  On ne parle plus que de «  l’entité de l’Etat, à son intégrité, à son unité, à son régime républicain, à la nature de ses institutions républicaines, au pluralisme démocratique et à l’alternance pacifique au pouvoir. » et en même temps il veut permettre au président de pouvoir saisir directement le peuple sans passer par le Parlement. Ce faisant dans un deuxième temps le président pourra demander au peuple d’approuver la fin de la limitation des mandats sachant que celle-ci ne met pas en cause le pluralisme et l’alternance pacifique au pouvoir. Mamadou Tandja, Laurent Gbagbo et Blaise Compaoré ont tous fait l’amère expérience du maintient coûte que coûte. Les peuples africains ne sont plus ces enfants de cœur auxquels on faisait prendre des vessies pour des lanternes. La prise de conscience et les réseaux sociaux sont passés par là. Un tyran qui veut maintenir son peuple sous ses bottes, court le risque de précipiter son pays vers des lendemains incertains. Qui plus est, la Justice internationale (CPI) veille au grain, et plus aucun dirigeant ne peut se permettre de verser impunément le sang de son peuple. Reste la politique du diviser pour régner et son corollaire les achats de conscience et la prévarication.

Pendant que l’on discute de l’avenir de nos dirigeants et de la couleur de nos emblèmes notre économie est exsangue. Le chômage des jeunes atteint des proportions insupportables, des pans entiers de l’économie sont à l’arrêt, tous les secteurs sans exception sont frappés de plein fouet par une crise sans précédent. Les secteurs sociaux comme l’éducation et la santé sont délabrés, l’Administration est sinistrée et l’insécurité urbaine devient pandémique. Un seul mot résume la situation du pays : L’inaptocratie qui se définit comme étant le gouvernement des incapables qui sont payés par la confiscation des richesses et du travail de  producteurs  de moins en moins nombreux.  

Comme le disait si bien Albert Einstein : « On ne règle pas les problèmes avec ceux qui les ont créés. »

 

BC