Comment  produire  3 fois nos besoins en riz  à un coût 60% moins cher que la concurrence internationale ? | Mauriweb

Comment  produire  3 fois nos besoins en riz  à un coût 60% moins cher que la concurrence internationale ?

ven, 15/07/2016 - 20:28

Dans le cadre de la mise en valeur du fleuve Sénégal,  l’OMVS  a construit pour la Mauritanie sur la Digue Rive droite 8 ouvrages  de maîtrise d’eaux ( Cheyal, Lemer, Aftout sahahel, goup, Azona, Ibrahima, Gouére et Mousshaib ) qui débitent un total de 205m3/s  soit 6.464.880.000m3/an pouvant théoriquement 646.488ha  en riz  (sur la base d’un besoin de 10.000m3/an) ou  1.077.480ha  en arboriculture et maraîchage (sur la base de 6.000 m3/an)  .

Prés de 60.000 ha de riches terres aptes à la riziculture et à la polyculture (attestées par les études pédologiques FAO, OMVS, USAID, SEDAGRI , BDPEA... disponibles) et en totalité irrigables par gravité et sans pompage facilement aménageables  en quelques jours (étant nivelés  naturellement au lazer) ont été vendus, malgré l’opposition  fortement argumenté par le Ministére de l’Hydraulique adressée au Chef de l’Etat, les Maires, les populations locales et la Fédération Nationale de l’Agriculture que je représentais,  par un groupuscule de fonctionnaires en 1990 (amateurs de carnets de gasoil) à l’engraissage des oiseaux migrateurs et phacochères dans ce qu’on appelle aujourd’hui le Parc de Diawling.

Le Parc  initialement  créé  par décret sur 16.000 ha occupe illégalement  prés de 60.000 ha par le ''droit de 'la Gazra''  rependu dans le pays.

Depuis 1988 , avènement du PASA de la Banque mondiale ( dévaluations successives de la monnaie, taxation des équipement intrants...), le compte d’exploitation du riziculteur  s’est déséquilibré négativement ,  ruinant des milliers d'agriculteurs et forçant l’Etat à engager un cycle infernal de subvention, d’effacement de l’ardoise suite au surendettement des agriculteurs causé par les programmes destructeurs de l’Agriculture en Afrique endettée de la Banque Mondiale.

Avant hier les agriculteurs du Fleuve ont décrié la nouvelle politique de désengagement de l’Etat sur la garantie de l’achat de la production nationale stockées dans leurs magasins .

Il revient à l’Etat :

1-      D’acheter la totalité des stocks des agriculteurs du fleuve et de continuer à garantir l’achat de cette production jusqu’à la réalisations des opérations  suivantes de mise en valeur du Delta :

2-      Transformer le décret de Diawling en Parc mixte  à l’image du Parc français de la Camargue en  limitant la zone des oiseaux  (comme dans le Parc français) à 60  ha au lieu de 60.000 ha ( proposé par les adeptes des oiseaux européens au détriment l’Homme mauritanien).

3-      Aménager , équiper , offrir les semences de qualité gratuitement ( comme réalisé par la France en 1988 sur financement de l’Union Européenne ) des 59.940 ha  et produire en deux campagnes successives  10t/ha X 59.940= 599.400 tonne/an  pour engager une nouvelle ére de production du riz  dans le Delta  équivalente à  3 fois les besoins de la Mauritanie et à un coût qui tombera définitivement à  70%  moins cher que son coût actuel .

Nouakchott le 15 juillet 2016

Cheikhany Ould Sidina

Expert en Développement