Le samedi 7 septembre 2024, une opération conjointe entre la DEA américaine et la police judiciaire de Guinée-Bissau a abouti à la saisie d'un avion transportant plus de 1000 kilos de cocaïne. Cette intervention, résultat de mois de collaboration internationale, est saluée comme l'une des plus importantes dans la lutte contre le trafic de drogue en Afrique de l'Ouest. Cependant, ce qui aurait dû être un succès retentissant pour les autorités tourne désormais au scandale politique, avec des tentatives d’étouffement de l'affaire au plus haut sommet de l'État.
Dès la saisie, des tensions sont apparues au sein des autorités bissau-guinéennes, selon des sources proches de l’enquête. Il semble que des tentatives de dissimulation et de suppression des preuves se multiplient pour empêcher la confiscation de la marchandise. Certaines informations laissent même entendre que des figures influentes au sein du gouvernement envisageraient de libérer l’avion sans poursuites judiciaires, ce qui soulève des questions sur l’implication de hautes personnalités dans ce réseau de narcotrafic.
L'avion, immatriculé XA-SBT, aurait pour prochaine destination le Mali, une région déjà connue pour son implication dans le trafic de drogue transnational. Ce détail renforce les soupçons quant à l'existence d'un vaste réseau de narcotrafic opérant entre l’Amérique latine, l’Afrique de l’Ouest et l’Europe. Les autorités internationales redoutent que cet incident soit étouffé par des intérêts politiques et criminels, ce qui compromettrait les efforts de lutte contre le crime organisé dans la région.
La Guinée-Bissau est depuis plusieurs années un point central du trafic de cocaïne en Afrique de l'Ouest, notamment en raison de sa situation géographique stratégique et de la fragilité de ses institutions. Le pays est une porte d'entrée privilégiée pour les cartels sud-américains souhaitant faire transiter leur marchandise vers l'Europe. Malgré les efforts des forces de l’ordre, les réseaux criminels semblent encore avoir une influence significative sur les affaires du pays.
Lors de l'opération, cinq personnes de nationalités brésilienne, colombienne, équatorienne et mexicaine ont été arrêtées à bord de l'avion. Ces suspects sont actuellement en détention provisoire, et les autorités ont confirmé que des détails supplémentaires sur cette affaire seront communiqués prochainement. L'inspecteur Correia Quitole, représentant du Directeur National de la Police Judiciaire, a précisé que l'avion n'avait pas d'autorisation d'atterrissage à Bissau et que l'opération a été rendue possible grâce à la coopération avec des partenaires internationaux.
L'affaire suscite une grande attention de la communauté internationale, notamment des États-Unis et de l’Europe, qui demandent des réponses et la garantie que les responsables seront traduits en justice. Des pressions croissantes s'exercent sur le gouvernement bissau-guinéen pour éviter que l'avion ne soit relâché sans conséquences. Cependant, les tentatives d'étouffement font craindre un manque de transparence, ce qui pourrait miner encore davantage la crédibilité du pays dans la lutte contre le narcotrafic.
Les jours à venir seront cruciaux pour déterminer l'avenir de cette affaire, qui pourrait bien redéfinir les efforts de lutte contre la drogue en Afrique de l'Ouest et révéler des ramifications politiques bien plus profondes.