Le Mali « devrait au préalable consulter ses partenaires » s’il souhaite faire appel à Wagner, selon Ghazouani | Mauriweb

Le Mali « devrait au préalable consulter ses partenaires » s’il souhaite faire appel à Wagner, selon Ghazouani

dim, 03/10/2021 - 22:17

Le recours à Wagner par Bamako a raidi les relations entre les autorités françaises et maliennes. Dans le sillage, l’Union européenne et Berlin ont exprimé leur vive inquiétude.

Le président mauritanien, Mohamed Cheikh Ghazouani, a été interrogé dans une interview diffusée dimanche 3 Octobre sur le site du média français L’Opinion, sur un éventuel contrat entre Bamako et la société paramilitaire privée russe Wagner.

« Si un pays du G5 Sahel souhaite faire intervenir un nouvel acteur militaire, il devrait au préalable consulter ses partenaires de la région et avoir une approche concertée. Je viens d’envoyer une délégation à Bamako pour m’enquérir de la réalité des projets de notre voisin », a déclaré le président mauritanien, Mohamed Cheikh Ghazouani.

À la tribune des Nations Unies, à New York, le 25 septembre dernier, le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga avait qualifié d’« abandon en plein vol » la décision de Paris de réorganiser son dispositif militaire au Sahel. Des « contre-vérités », des déclarations « inacceptables » et « indécentes », qui reviennent à « s’essuyer les pieds sur le sang des soldats français », avait immédiatement réagi la ministre française des Armées, Florence Parly.

Emmanuel Macron avait annoncé en juin dernier la fermeture de certaines bases de l’armée française et réduire les effectifs militaires déployés dans la région du Sahel.

« Ce que le président Macron a annoncé en juin ne constitue pas un départ des militaires français mais une transformation du dispositif en place. Le redimensionnement de l’engagement français est censé favoriser la montée en puissance de nos armées pour prendre en charge leur propre sécurité, tout en continuant à recevoir un appui en matière de logistique, de renseignement et de formation », a dit le président mauritanien.

« On ne peut pas demander aux Français, aux Américains ou à d’autres partenaires d’assurer notre propre sécurité, même si l’on souhaite continuer à bénéficier de leur aide pour rehausser le niveau de notre appareil de sécurité et de défense. En Mauritanie, nous n’avons jamais demandé aux Français d’intervenir pour anéantir des terroristes. C’est la mission de l’armée mauritanienne, comme la mission de l’armée française est de protéger son territoire », a encore affirmé Mohamed Cheikh Ghazouani.

Par Babacar BAYE NDIAYE, journaliste à Cridem

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