Le ministre mauritanien des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs, Ousmane Mamadou Kane, a annoncé que la Mauritanie était en train de travailler avec la Banque Mondiale afin d’attirer le privé international pour investir dans l’agriculture, tout en le mettant à l’abri des problèmes fonciers dans la région du fleuve Sénégal.
« Nous ne pouvons plus laisser ces terres sans valorisation, les populations locales n’ont pas les moyens d’en tirer tout le potentiel », a déclaré M. Kane, lors d’une interview à Jeune Afrique, diffusée ce lundi 31 mai.
« Le privé mauritanien a essayé de venir en appoint. On a été aussi tenté de faire venir des investisseurs internationaux sans le consentement des populations et personne n’a réussi. La Mauritanie importe toujours ses légumes et son riz. Nous pensons avoir trouvé la bonne approche pour y associer les populations », a ajouté Ousmane Mamadou Kane.
Le ministre des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs a indiqué qu’il sera développé une pédagogie pour que cette mise en valeur des terres de la vallée du fleuve Sénégal débouche sur un processus gagnant-gagnant, afin d’en faire une source de croissance et d’emploi au profit d’une région que les habitants quittent.
Dans cet entretien avec JA, Ousmane Mamadou Kane a annoncé que les réserves de devise de la Mauritanie ont atteint 1,5 milliards de dollars.
Interrogé sur le Programme prioritaire élargi du président (ProPEP), il a indiqué qu’il s’articulait autour du social et de la croissance notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche qui a été le plus touché par l’impact de la Covid-19.
Au sujet de la dette, le ministre des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs a affirmé que celle-ci représentait 55% du produit intérieur brut de la Mauritanie.
« Notre dette est insoutenable. Nous pouvons la rembourser, certes, mais nous avons tellement de priorités que nous aimerions réaménager le service de cette dette. Nous avons un mur devant nous, à partir de 2023-2024. Il faudrait alors y consacrer la totalité de notre budget », a-t-il rappelé.
Babacar BAYE NDIAYE – Journaliste à Cridem