L’échec des différentes tentatives visant à établir un dialogue entre le pouvoir et le Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU)-principale composante de l’opposition comprenant des partis politiques, des organisations de la société civile, des centrales syndicales et personnalités indépendantes, a été le fait dominant de l’année politique 2015 en Mauritanie, selon l’avis de nombreux observateurs.
En janvier dernier, rappelle-t-on, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a formulé une proposition de dialogue à l’intention de toute l’opposition, en vue de créer les conditions d’un climat politique apaisé, favorable à l’approfondissement de la démocratie.
Sur le principe, le FNDU a répondu oui insistant sur « la nécessité d’arriver à une sortie de crise concertée grâce à un dialogue politique sérieux». Ce collectif de l’opposition estime en effet que « la Mauritanie est plongée dans une crise politique, économique et sociale depuis le putsch du 06 août 2008 ».
Le retour à l’ordre à constitutionnel suite à l’élection présidentielle du 18 juillet 2009, n’est pas venu à bout de la méfiance en sein de la classe politique. Ce qui explique le fait que les ténors de l’opposition historique, à l’image d’Ahmed Ould Daddah et Messaoud Ould Boulkheir, aient boycotté le scrutin présidentiel du 21 juin 2014.
Cependant, au-delà des bonnes intentions de dialogue proclamées par les protagonistes, toutes les rencontres préliminaires pouvoir/FNDU organisées en 2015, dont la dernière le 02 décembre dernier, se sont soldées par des échecs.
Le collectif de l’opposition a soumis au pouvoir un document dans lequel sont consignées un chapelet de mesures à prendre en vue de restaurer la confiance « la libération des détenus d’opinion (militants antiesclavagistes), la baisse des prix des denrées de base, une déclaration publique du patrimoine du président de la République, une réforme des forces armées et de sécurité……).
Les préliminaires butent sur l’exigence d’une réponse écrite à ce document.