Sahara Médias - Le pôle chargé de la lutte contre la corruption se prépare à contacter les instances judiciaires dans certains pays, dans le cadre du suivi de biens appartenant à des personnes accusées dans le « dossier de la décennie », selon des sources informées qui se sont confiées à Sahara Medias.
Selon ces sources la justice mauritanienne sera appuyée dans ce domaine par une équipe d’avocats mauritaniens, disposant de solides expériences accumulées pendant plusieurs années et de larges relations internationales, doublées d’une crédibilité à l’extérieur.
La justice mauritanienne a également la possibilité de recourir à des compétences d’institutions internationales concernées par la lutte contre la corruption y compris Interpol.
Le dernier communiqué publié par le parquet général fait état du gel de 41 milliards d’anciennes ouguiyas, la valeur des biens retracés jusqu’ici en Mauritanie.
Le journal « intelligence africaine » citant une source proche de l’ancien président Mohamed O. Abdel Aziz, avait révélé que celui-ci se prépare à internationaliser son dossier à travers des contacts avec des instances régionales et internationales (l’union africaine, la ligue arabe, le haut-commissariat aux droits de l’homme des nations unies).
Ces contacts ont été démentis par le collectif des avocats de l’ancien président, dont l’un d’eux avait affirmé que si ces contacts ont été entrepris, ils l’ont été à l’insu du collectif.
Des sources informées ont révélé à Sahara Medias que l’internationalisation du dossier avait été entamée par le parquet général depuis plus d’un mois, ajoutant que les crimes de corruption, par nature, sont des crimes internationaux dont se saisissent toutes les instances judiciaires dans le monde.
Les mêmes sources font allusion à un paragraphe du communiqué du parquet général selon lequel il accompagnera les mesures d’enquêtes judiciaires à même de permettre la poursuite de tous ceux dont la responsabilité dans les crimes évoqués aura été prouvée.
Il prévoit également la traçabilité de tous les biens acquis illégalement et sa récupération par tous les moyens légaux y compris ceux offerts par les mécanismes de coopération judiciaire internationale dans ce domaine.
Les sources rappellent que la convention des nations unies pour la lutte contre la corruption, à laquelle appartient la Mauritanie et la majorité des pays du monde, engage tous les états membres à dispenser l’aide et la coopération dans les enquêtes relatives au crime de corruption et notamment en ce qui concerne la récupération des biens détournés.
Par ailleurs les décisions du conseil de sécurité des nations unies engagent tous les pays à coopérer dans le domaine des crimes du blanchiment d’argent dont est accusé l’ancien président mauritanien.