AMI - A l’issue du Sommet du G5 Sahel de N’Djaména, les Présidents Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président sortant du G5 Sahel et Idriss Deby Itno président rentrant du G5 Sahel ont organisé une conférence de presse conjointe.
Au cours de cette conférence de presse, les deux chefs d’Etat ont fait le tour des questions marquant la problématique de la lutte antiterroriste dans la région, notamment celle du financement pérenne de la Force Conjointe du G5.
Répondant à une question relative au financement pérenne de la Force conjointe du G5 Sahel, le Président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani a déclaré:
«Effectivement, c’est une question qui revient toujours parce qu’elle est importante. Elle pose effectivement cette dimension de financement prenne de la Force conjointe du G5 Sahel. C’est un outil qui a, effectivement besoin de financement, surtout de financement pérenne. Beaucoup de choses ont été faites dans ce sens à travers des participations de certains partenaires dont notamment l’Union Européenne et d ‘autres pays. C’est l’occasion de les remercier et dire que c’est encore très insuffisant par rapport au niveau d’équipement et d’opérationnalité que l’on attend encore de cette force. Donc, il faut encore plus pour que la Force conjointe soit plus opérationnelle et pour qu’elle puisse encore avoir plus de résultats sur le terrain. C’est ça le plus important.
Les Etats du G5 quant à eux ont fait beaucoup plus, je ne dis pas qu’ils ne le devaient, ils ont beaucoup fait par rapport aux moyens dont ils disposent. Les unités engagées aujourd’hui dans le cadre de la force conjointe et à partir des armées nationales sont les unités les mieux loties, sont les unités les mieux équipées, sont les unités dont le choix du personnel a été fait de façon très scrupuleuse. Donc, au niveau des armées nationales, nous donnons totale priorité à la Force conjointe. Nous souhaitons effectivement que l’apport de nos partenaires soit encore plus consistant. Il y a effectivement cette doléance qui a été, depuis la création de la Force conjointe. Le fait que nous sommes toujours tournés en direction de la communauté internationale, au niveau des Nations Unies pour susciter ou souhaiter le financement de la force conjointe à partir des Nations Unies dans le cadre et sous mandat du Chapitre VII.
Ce n’est pas encore arrivé et nous ne sommes pas pessimistes par rapport à ce qu’on va pouvoir faire dans ce sens. Mais je reconnais effectivement que votre question est importante parce qu’elle est au cœur de ce qui doit se faire au niveau de la lutte antiterroriste.
Par rapport aux résultats déjà obtenus sur le terrain, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel, le président tchadien Idriss Deby Itno a, pour sa part déclaré:
«Dans la lutte que nous menons contre le terrorisme dans le Sahel, sous la présidence de mon frère le Président Ghazouani, il y a des résultats avec les forces du G5 Sahel et la Force Brakhane par des actions concrètes qui ont affaibli les terroristes dans la zone des trois frontières communes pour nos forces. Cela fait déjà sept ans depuis la création du G5 Sahel. Vous posez des questions concernant le financement. Il y a des financements qui sont venus directement de mon pays pour le soutien de nos soldats qui sont sur le terrain, mais il y a des ressources additionnelles. Qu’il s’agisse d’équipements militaires, qu’il s’agisse du volet développement, parce que la lutte contre le terrorisme n’est pas seulement une affaire militaire ; c’est une affaire globale.
La pauvreté, le mal développement du Sahel, c’est ça qui a été, le terreau, je pense, très favorable pour les illuminés qui ont recruté pas mal de nos compatriotes, de nos jeunes, pour faire leurs projet macabres.
La coalition qui a été mise en place, coalition maintenant élargie à beaucoup de pays. Au départ, on n’était pas nombreux, maintenant c’est une coalition qui est élargie. Pour les partenaires techniques et financiers, les partenaires pays, il y aura un sommet à l’été 2021, un sommet sur le financement global de l’action de développement et de l’action de lutte contre le terrorisme sur le terrain militaire qui va nous donner une certaine visibilité. Mais, notre engagement depuis la création du G5 Sahel, notre engagement comme pays du G5 a été total. Nous avons toujours agi avec un esprit de solidarité, avec un sursaut qui nous permettrait de mettre à l’abri ou d’éviter que nos populations souffrent par la situation créée par le terrorisme dans notre région du Sahel. Vous savez très bien qui a fait ce terreau à partir de la Libye».
«Nous avons bon espoir que les financements pérennes vont être mis en place par l’ensemble des partenaires de notre coalition, par les Nations Unies, par les partenaires pays pour permettre au G5 Sahel et progressivement à l’Afrique de prendre ses destins en main», a-t-il conclu.