France Football - Pour la première fois de son histoire, la Mauritanie s'apprête à accueillir et organiser à partir de dimanche une compétition CAF : la Coupe d'Afrique des 20 ans. Un double défi, tant sur le plan de l'organisation que sur le plan sportif.
Il y a trois ans, à la faveur d'une courte visite à Nouakchott dans le cadre des récompenses du football mauritanien, on était tombé sous le charme. Celui d'une Fédération, la FFRIM, moderne et bien structurée, avec une Académie de football dédiée à la jeunesse talentueuse du pays, des compétitions dynamiques chez les hommes comme chez les femmes, mais aussi un club référence (le FC Nouadhibou) sur le plan continental.
Nous n'étions pas les seuls d'ailleurs puisqu'un certain Didier Drogba, qui n'était pas encore candidat à la présidence de sa Fédération s'était lui aussi émerveillé de ce qu'il avait vu au court du même séjour.
L'engouement dépendra du parcours des jeunes
Trois ans plus tard, après une deuxième participation au CHAN (2018) et une première, historique, à la CAN lors de son édition en Egypte (2019), la Mauritanie ouvre ses portes à l'Afrique du football.
Deux villes, Nouakchott et Nouadhibou ainsi que trois stades (Cheikh Boïdiya et le stade olympique dans la première, le stade municipal dans la seconde) accueillent dès dimanche la phase finale de la CAN des U20. Pour l'heure, les matches se dérouleront à huis-clos, c'est une certitude. De fait, l'engouement escompté n'est pas encore au rendez-vous mais il dépend peut-être aussi du parcours des jeunes du pays.
C'est en effet un tournoi relevé - la compétition se jouera pour la première fois à 12 équipes - qui verra les jeunes Mourabitounes de Mauril Njoya et Mody M'bodj participer pour la première fois à une phase finale. Une ambition : sortir de la poule et participer aux quarts pour se donner la chance de figurer dans le dernier carré. Le défi est autant sportif pour cette jeune génération qui rêve d'Europe et de CAN des grands, qu'organisationnel.
Il s'agit d'abriter douze sélections, parmi lesquelles le Cameroun, le Ghana, le Maroc et la Tunisie pour ne citer que les plus prestigieuses, mais aussi les médias. Pour se mettre en capacité d'accueillir cette CAN, le pays a consenti de gros efforts, notamment sur les stades qui ont été très nettement rénovés. On mesure évidemment les progrès et la qualité du travail consentis pour moderniser et proposer une scène de qualité au football africain des jeunes.
Nouvelle image
Il y a dix ans en arrière, personne n'aurait d'ailleurs imaginé la Mauritanie capable de réaliser pareil challenge. Le pays n'avait pas l'image d'une terre de football. Cette réussite, les partisans et soutiens d'Ahmed Yahya, patron de la FFRIM et candidat à la présidence de la CAF, l'associeront directement à ce dernier en cette période pré-électorale.
Quelle que soit l'issue du scrutin du 12 mars à Rabat, jour d'Assemblée Générale Elective, qui décidera de la succession du Malgache Ahmad, l'ancien président des Orange du FC Nouadhibou aura au moins connu la satisfaction d'amener son pays à relever ce joli - et immense - défi, trois semaines durant, en dépit de la pandémie de Covid-19.
Et si les Mourabitounes venaient à se hisser sur le podium, la fête serait alors totale.
Par Frank Simon