Chaque année dans le monde, des avocats sont assassinés uniquement pour avoir exercé leur métier. Pour alerter sur cette situation, une conférence s'est tenue le 10 décembre dernier en présence de Patrizianna Sparacino-Thiellay, ambassadrice pour les droits de l'Homme, le président du CNB Pascal Eydoux et le bâtonnier de Paris Pierre-Olivier Sur. Ce dernier s'est dit fier de participer à la résurrection de l'Observatoire international des avocats en danger qui sera coprésidé par Robert Badinter et Fatimata Mbaye, première femme avocat de Mauritanie.
En 2015, selon des rapports, 500 avocats ont été tués pour avoir exercé leur mission de défenseur des droits. Afin d’illustrer ce danger inconnu aux avocats parisiens, l’Ordre des avocats de Paris a invité deux grands témoins à la Maison du barreau. Les retours d’expérience de Fatimata Mbaye, première femme avocat de Mauritanie, ayant survécu à l’incarcération et la torture, et Donald Hernandez, avocat spécialiste de l’environnement au Honduras, vivant sous les menaces constantes, ont apporté la preuve de la nécessité de relancer un observatoire chargé de défendre les avocats menacés. Car s’ils se sacrifient pour leur mission de défense des droits, qui défend nos défenseurs ?
C’est « un grand honneur » pour Fatimata Mbaye, l’avocate mauritanienne récompensée par de nombreux prix, de coprésider l’Observatoire international des avocats en danger « dont la mission sera très lourde ». Elle était au collège lorsqu’elle est « tombée amoureuse de la robe », confie l’avocate ayant relevé « un grand défi dans un pays musulman où la place de la femme n’est pas encore reconnue ». Cette dernière a du courage et du caractère. Elle a ainsi refusé d’être décorée par le président mauritanien, et « ne le regrette pas ! ». Elle s’engage de tout cœur dans ce projet international car « le travail en réseau et en solidarité ne fait que nous renforcer davantage ».
L’avocat pénaliste hondurien Donald Hernandez mène, quant à lui, un combat d’arrache-pied pour faire respecter le droit environnemental dans les régions minières de son pays, très importantes pour l’économie. Un Etat où 11 avocats et 140 mineurs ont été tués en 2014 en exerçant leur profession, et où cette menace pèse sur de nombreux citoyens. L’avocat a fait le voyage pour Paris afin de participer à la Journée internationale des droits de l'Homme, mais aussi à la COP 21 « qui pourrait aider les villageois honduriens ».
Pour en savoir plus : http://www.affiches-parisiennes.com/l-observatoire-international-des-avocats-en-danger-ressuscite-5847.html#ixzz3vL2ZeaJG