Sénégal : un ressortissant mauritanien devant la justice pour avoir dénigré l’islam | Mauriweb

Sénégal : un ressortissant mauritanien devant la justice pour avoir dénigré l’islam

mar, 10/11/2020 - 13:12

PressAfrik - Le nommé Mohamed Vall Makhfoudh, âgé de 25 ans, a comparu lundi à l’audience des flagrants délits du tribunal de grande instance (Tgi) de Dakar.

Le ressortissant mauritanien répondait des faits d’insultes commis par le biais d’un système informatique envers une religion et séjour irrégulier au Sénégal. Le parquet a requis deux ans de prison ferme à son encontre. Habillé en jean et chemise noire, le ressortissant mauritanien a comparu hier à l’audience du Tgi de Dakar.

Il est poursuivi pour insulte envers un groupe qui se caractérise par sa religion et séjour irrégulier au Sénégal. Les faits pour lesquels le ressortissant mauritanien a comparu hier à l’audience du Tgi de Dakar remontent à la date du 26 octobre dernier.

Ce jour-là, Mohamed Vall Makhfoudh avait publié une vidéo sur Facebook où il dénigrait l’islam au point de soutenir que cette religion est à origine de la haine et du terrorisme dans le monde. « L’islam est une religion de haine et à l’origine du terrorisme dans le monde. Le contenu du Coran n’est qu’une farce ».

Arrêté par les éléments de la brigade de la Cybercriminalité le 28 octobre dernier, le prévenu a reconnu les faits tout en prétendant avoir agi sous l’effet d’une contrainte d’amis tunisiens. Dans sa vidéo, Mohamed Vall Makhfoudh avançait que le contenu du Coran n’est qu’une farce.

Par la même occasion, il soutenait que, s’il avait une boite d’allumettes entre ses mains, il allait brûler le Livre saint. Pour ce sacrilège, le ressortissant mauritanien a été arrêté, déféré au parquet et envoyé en prison. Face aux juges, lundi, le prévenu n’a pas cherché à nier les faits.

« J’avoue que je n’ai pas de carte de séjour pour rester au Sénégal. J’étais en Tunisie au moment des faits. Ce sont mes amis tunisiens qui m’ont forcé à tourner la vidéo, en août dernier », s’est-il défendu.

A noter que les agents de lutte contre la cybercriminalité ont trouvé sur le téléphone du prévenu des messages sur Charlie Hebdo et des caricatures du Prophète des musulmans, Mohamed. Les techniciens ont aussi trouvé dans le même téléphone, mis sous scellés, des messages dans lesquels Mohamed Vall Makhfoudh expliquait son rapatriement de la Tunisie en Mauritanie et par la suite comment il est venu au Sénégal. Il demandait également à un journaliste indépendant de participer au tournage d’un film à la place de la Liberté.

« J’ai maîtrisé le Coran après de longues études passées au Sénégal et en Tunisie. C’est après que je me suis apostasié pour me convertir au christianisme. J’ai maintenant une position sur l’islam. Après que la vidéo a fait le tour du monde, alors que je n’avais pas au préalable informé ma famille sur ma position sur l’islam, j’ai alors eu peur de rester en Mauritanie. Sinon les habitants de mon quartier allaient me tuer », a expliqué le prévenu. « Je regrette mes propos. Je veux même, à ma sortie de prison, demander pardon à mon Dieu et à tous les musulmans que j’ai offensés » a-t-il poursuivi.

« Les propos du prévenu ont offensé toute la communauté musulmane. Ces faits peuvent causer des troubles à l’ordre public », a estimé le substitut du procureur. Pour la répression des délits, le maitre des poursuites a requis deux ans de prison ferme à l’encontre du prévenu. Quant au conseil de la défense, Me Wane, il a incriminé les mauvaises fréquentations de son client.

« Mohamed Vall Makhfoudh est issu d’une famille pieuse en Mauritanie. Il a fait le Sénégal puis la Tunisie pour parfaire son apprentissage du Coran. Comme c’est quelqu’un qui a vécu pratiquement tout seul, loin de sa famille, ses amis tunisiens ont donc eu une influence sur lui jusqu’à même de le pousser à tourner la vidéo. Je pense qu’il regrette son acte et promet de demander pardon une fois dehors. Je vous demande, Mme la présidente, de prendre en considération ces éléments et de lui faire une application bienveillante de la loi », a plaidé Me Wane.

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour le 16 octobre prochain.

Le Témoin