Le Calame - Insécurité à la plage de Nouakchott
Pendant la période où prévaut la canicule, les habitants de la ville sortent souvent respirer un peu d'air frais hors de ses murs. Certains se dirigent vers des localités à brève distance sur nos grand-routes nationales. D'autres choisissent de se balader sur les axes Aziz et Messoud.
Quant aux amateurs de nage et de vagues, ils préfèrent aller à la mer. Les visiteurs des plages ne manquent pas de choix : Hôtel Ahmedi, ancien cabaret Timiris, Pêcheurs, Hôtel Sabah ou encore Terjit-vacances. Destinée d’un grand nombre de gens, surtout pendant les week-ends et les fêtes, chacune de ces plages privées a ses particularités. À l'hôtel Sabah, l'entrée se paie 2000 anciennes ouguiyas.
On y loue des montures (chevaux et chameaux) à des prix raisonnables. Les visiteurs y affluent jusqu'à tard dans la nuit. En totale sécurité, croyait-on. Ce n’est, semble-t-il, plus le cas.
Lors de la dernière fête du Maouloud, plusieurs familles ont été braquées et agressées à Terjit et El Ahmedi. Un couple qui venait de débarquer avec ses enfants a été accueilli par des bandits qui les ont délestés de tout, sous la menace de machettes et poignards.
Effrayés, leurs enfants continuent à avoir des cauchemars. Un jeune homme a été lui aussi malmené et délesté d'un ensemble en bazin, de son téléphone et son argent.
Le jour de la fête vers dix-neuf heures, une vingtaine de familles sont rassemblées sur la plage de l'Ahmedi. Heureux, les enfants jouent autour de leurs parents qui sirotent des boissons et plaisantent. Soudain, une Toyota Avensis, verres fumés et sans plaques, s'arrête à leur côté.
Cinq homme cagoulés et armés de couteaux, sauf un qui tient une arme à feu, en surgissent pour tenir la foule en respect, le temps de vider les poches et les sacs, sans oublier les téléphones. Rappelons qu'un meurtre avait eu lieu en 2002 dans cette zone. Un homme qui s'était rendu seul à Terjit le soir avait été tué et pillé. Le principal responsable était le gardien de l'auberge.
Une dizaine de récidivistes arrêtés
D'habitude, la police procède à des rafles et des patrouilles au cours des jours précédant les fêtes. Une campagne devenue coutumière afin d'empêcher les malfaiteurs en liberté de commettre des crimes ou délits perturbateurs de la quiétude des citoyens. La BRB – fameuse Brigade de recherche du banditisme – assiège alors les marchés Capitale et Chare Erizgh.
Tout récidiviste aperçu dans les parages est aussitôt raflé et détenu quelques jours en préventive. Tous les commissariats et brigades de police de Nouakchott font la même chose durant cette période sensible.
À la veille du Maouloud, une dizaine de récidivistes s’est ainsi vue arrêtée en plusieurs zones de la ville. Surpris en flagrant délit de vol ou braquage, certains ont été déférés au Parquet et écroués au bagne de Dar Naïm. Parmi eux, de tristement célèbres : Lehnech, Boudou, Hassan Zegueb...
Une vieille femme braquée
Le quartier « Centre émetteur de Tevragh Zeïna » est ordinairement paisible, comme tous les quartiers nantis. Mais il arrive qu'il soit le théâtre de drames. Il y a quelques années, Ould Ahmed Zeïdane y tua Ould Bougarne de sang-froid. L'agence BMCI y fut braquée. Un sadique ressortissant français y viola plusieurs fillettes avant d'être arrêté. Malgré les patrouilles du CSPJ et de Tevragh Zeina 2, le crime y persiste donc.
Vendredi après la fête, vers vingt-deux heures, une vieille femme marche non loin de la mosquée Cheikh Rida. La voilà soudain entourée par trois gaillards à la mine patibulaire.
L'un d'eux saisit violemment son sac. Elle voudrait appeler au secours mais le couteau qu'on lui met au cou l'empêche de piper mot. Les trois bandits disparaissent dans l'obscurité, abandonnant la vieille dame effrayée et désemparée. Sa recette de quelques jours de quémandes s'est évaporée.
Mosy