Le Calame - Plusieurs semaines après le lancement de l’opération, l’enquête préliminaire sur la corruption pendant la décennie écoulée avance, malgré une réelle perception de lenteur largement répandue au sein de l’opinion.
En effet, les enquêteurs de la police anti-corruption poursuivent les investigations relatives à la gouvernance pendant la décennie de règne de l’ancien président Mohamed ould Abdel Aziz (2008/2019), avec de nouvelles mesures accomplies ces derniers jours, rapporte vendredi la presse locale, citant des sources policières.
Ainsi « des perquisitions ont été effectuées dans les fermes et autres propriétés privées de Mohamed ould Abdel Aziz dans les localités de Benichaab (Nord), Rosso (Sud) et Nouadhibou (extrême Nord/Ouest) au cours des derniers jours.
Mohamed ould M’Sabou, gendre de l’ancien président, accompagnait les auteurs de la perquisition de la propriété de Benichaab », selon le site d’informations en ligne « Adrar Info ».
En se rendant dans cette localité, les enquêteurs « se sont intéressés à une ferme » alors que pour Rosso, ils ont travaillé sur une unité de décorticage de riz.
Dans le même temps, « la mission de Nouadhibou a mené des investigations sur des entreprises travaillant dans le secteur de la pêche, en particulier une usine flottante IPR ». Cette enquête menée sous la supervision du pôle du parquet anti-corruption, est menée sur la base d’un rapport établi par une Commission d’Enquête Parlementaire (CEP), transmis à la justice le 05 août dernier.
Celui-ci porte sur l’attribution de 109 marchés dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, la gestion du Fonds National de Revenu des Hydrocarbures (FNRH), la gestion de la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM), une concession portuaire, un contrat de pêche, le foncier à Nouakchott et la liquidation d’entreprises publiques.
Ce dossier implique plus de 300 personnalités, proches de l’ancien président, Mohamed ould Abdel Aziz, 2 anciens premiers Ministres et quelques ex membres du gouvernement. Dans le cadre de ces investigations, rappelle-t-on, l’ancien chef de l’Etat a fait l’objet d’une mesure de garde à vue du 17 au 24 août dernier.
Il a refusé de parler aux limiers, estimant que cette procédure d’enquête préliminaire est menée en violation de l’article 93 de la constitution, qui garantit l’immunité au président de la République, pour les actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions.