Avec un thermomètre qui affiche ces derniers jours une température au-delà de 42 dégrés, les populations de Nouakchott endurent aussi des délestages devenus presque quotidiens dans tous les quartiers de la ville.
En effet, depuis 12 heures environ, ce lundi, les citoyens de Nouakchott ont été sevrés d’électricité et pour plus de deux heures de temps d’affilée. La production d’énergie issue essentiellement de sources hydrocarbures (25%) et centrales thermiques (59%) reste en dessous de la demande alors que l’Etat a dépensé plus de 240 millions d’euros dans la construction de l’usine duale de Nouakchott de 180 MW en prévision de l’exploitation ajournée du champ gazier de Benda. Une affaire rocambolesque tissée par la Somelec avec la société finlandaise Wartsila, du temps de l’actuel premier Ministre, Mohamed Salem Ould Béchir.
Le réseau de distribution de la SOMELEC compte plus de 4200 Km de lignes. L’Etat mauritanien continue de céder une partie de sa quote-part sur les ouvrages de l’Omvs au profit des pays voisins. Mais 7 villes mauritaniennes au moins, Nouakchott, Rosso, Kaédi, Sélibaby, Boghé, Gouray et Diaguili restent interconnectées à ce réseau sous-régional soit 933 Km en 225 kV et 187 Km en 90 kV.
Une forte pression en énergie s’exerce sur le réseau électrique à Nouakchott où la Somelec semble dépassée, malgré les centrales thermiques, solaires et éoliennes ainsi que la mise en service d’un centre de dispatching censé être un outil d’exploitation moderne, selon la Somelec, pour la « maîtrise de l’exploitation ainsi que l’amélioration sensible de la qualité et de la continuité du service d’électricité ».
Ce centre de dispatching avait été inauguré le 29 mai dernier. Mais depuis on assiste à une rupture continue du flux d’approvisionnement en électricité.
Ces coupures intempestives de l’électricité, en plus des désagréments pour les habitants, occasionnent aussi d’énormes débats matériels (bureautique, électroménagers…).
Le même phénomène s’est produit encore dimanche à Nouadhibou, la capitale économique, où l’on a constaté une interruption de la livraison d’énergie pendant près de 7 heures d’horloge.
Dans le cadre de l’accès à l’énergie électrique pour les secteurs domestique, commercial et industriel, en dépit d’un taux de plus de 40% d’’intégration de l’énergie propre, les autorités font face à un défi majeur alors que la Somelec, qui gère plus de 80% de l’énergie thermique, est confrontée, elle, à des problèmes de gouvernance, de vétusté de ses équipements et des détournements de son réseau.