Lauréat du Prix Sunhak de la paix 2019, Akinwumi Adesina s’est engagé à redoubler d’efforts en faveur du combat que mène l’Afrique pour éradiquer la faim, la pauvreté et le chômage des jeunes. Le président de la Banque africaine de développement et sa co-lauréate Waris Dirie, qui s’est fait connaître dans le monde entier pour sa lutte contre les mutilations génitales féminines, se partagent le prix prestigieux d’un million de dollars, remis lors d’une cérémonie qui s’est déroulée le 9 février 2019 à Séoul, en Corée du Sud.
« Nous sommes engagés dans une course contre la montre pour libérer le plein potentiel de l’Afrique », a déclaré M. Adesina. Reconnu à l’échelle internationale pour sa détermination inébranlable à réduire la pauvreté dans le monde, M. Adesina a ajouté : « Ma vie n’a de sens que dans la mesure où elle contribue à sortir des millions de personnes de la pauvreté ».
M. Adesina a aussitôt annoncé qu’il faisait don de sa part de la récompense, soit 500 000 dollars, à la lutte contre la faim en Afrique.
« Le monde connaît d’énormes souffrances. Malgré tous les progrès accomplis, nous sommes loin de gagner la guerre contre la faim dans le monde. La paix est impossible dans un monde qui a faim. La faim continue de sévir dans les régions et les lieux en proie à des conflits et à des guerres, ou en situation de fragilité. Ceux qui en souffrent le plus sont les femmes et les enfants », a déclaré M. Adesina lors de la cérémonie de remise des prix.
Waris Dirie a joué un rôle majeur en attirant l’attention du monde sur la lutte contre les mutilations génitales féminines et sur la nécessité de promulguer des lois qui les interdisent.
« Les mutilations génitales féminines marquent leurs victimes de cicatrices physiques, émotionnelles et mentales », a lancé Mme Dirie.
Plus de 200 millions de filles et de femmes aujourd’hui sont excisées, dans 30 pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie, où les mutilations génitales féminines sont pratiquées sur les filles entre la petite enfance et l’âge de 15 ans, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Convaincu que l’instauration de la paix dans le monde passera par la sécurité alimentaire, M. Adesina a souligné que 1 % de la population la plus riche du monde détient à elle-seule 50 % des richesses de la planète.
« Il n’y a rien de plus important que de s’assurer de pouvoir nourrir le monde et d’éliminer la faim et la malnutrition. La faim est une ignominie pour l’espèce humaine. Une économie qui prétend être en croissance sans nourrir sa population est une économie défaillante. Personne ne devrait avoir faim, quelle que soit sa couleur de peau – blanc, noir, rose, orange, etc., peu importe».
Le président de la Banque africaine de développement a déclaré aux participants, parmi lesquels se trouvaient plusieurs dirigeants internationaux : « Il faut rendre des comptes aux pauvres. Nous devons réduire les inégalités salariales dans le monde. Certes, nous avons besoin de richesses, mais nous en avons besoin pour tout le monde, pas seulement pour quelques-uns. Aujourd’hui, les pauvres sont dans l’impasse et ne reçoivent au mieux que les miettes qui tombent de la table des riches. Ce sentiment d’exclusion et le manque d’équité ou d’égalité entraînent souvent des conflits. Nous avons la possibilité de renverser la situation grâce à une agriculture durable qui soit une activité commerciale et non sous la forme d’un programme d’assistance ».
Plus de 1000 personnes d’influence venues du monde entier, parmi lesquels d’actuels ou d’anciens chefs d’État et de gouvernement, des dirigeants du secteur privé, des investisseurs et des experts en développement, étaient présents à cette remise du Prix Sunhak de la paix et au Sommet des dirigeants mondiaux pour la paix. Chaque année, le Prix Sunhak de la paix rend hommage à une personne ou à une organisation qui contribue notoirement à la paix dans le monde et au bien-être de l’humanité.
BAD via agencecofin