La marche du 9 janvier a enfin eu lieu. Et comme on s’y attendait, elle a connu une affluence grandiose.
On ne pouvait pas espérer mieux. Toutes structures de l’Etat, des pans du privé et de la société civile ont été mises à contribution pour le succès de cette marche du président de la République. Et Mohamed Ould Abdel Aziz a parlé devant des milliers de ses concitoyens.
Dans un discours qui doit certainement avoir fait des déçus, parce qu’ils espéraient que le Rais allait parler de la suite de son agenda de succession, voire d’un 3e mandat, le président a plutôt calé dans la thématique du jour, insistant sur des points essentiels.
D’abord, il s’est attaqué à une poignée de « criminels », qui tentent, par tous les moyens, de diviser le peuple mauritanien. Un peuple frère, un peuple uni par la religion et sa résistance à la colonisation. Ould Abdel Aziz a promis de les combattre, de les mettre hors d’état de nuire, là où ils se trouvent et quelles que soient leurs relations.
La rigueur de la loi s’abattra sur eux, a-t-il annoncé, rappelant la loi qui punit les propos discriminatoires. La Mauritanie est un Etat de droit où toutes les libertés sont respectées et garanties, martèle le président, mais pour autant, prévient-t-il, il n’est permis à personne de s’attaquer ou de saborder les fondements de son unité nationale.
Pour Ould Abdel Aziz, ensuite, la Mauritanie a connu d’énormes progrès économiques et son avenir proche sera davantage radieux, grâce à l’exploitation du pétrole et du gaz. C’est la raison pour laquelle, explique-t-il avec force, il faut défendre l’unité et la cohésion de ce pays, fermer la porte aux extrémistes de tous les bords. Un rôle dévolu à l’armée nationale à qui il a adressé, au passage, ses félicitations, pour avoir su assurer la défense des citoyens et des frontières du pays contre des attaques des terroristes. Le président de la République a reconnu enfin qu’à l’instar des autres, la Mauritanie est un pays composé de populations pauvres, riches et que seule l’éducation des enfants permet de supprimer ces barrières.
C’est pourquoi, il a beaucoup insisté sur l’urgence d’envoyer des enfants à l’école, promettant d’orienter des moyens conséquents vers ce secteur. Le président de la République a donc parlé. Des milliers de mauritaniens l’ont écouté ; ils ne manqueront pas de se demander la suite du feuilleton. Que fera-t-il de cette marche, pour ne pas dire de cette victoire ?
Prendra-t-il, comme il l’a promis, des mesures idoines, pour ce qui, parait, à travers la réponse des Nouakchottois, comme une demande politique et sociale ? Les prochains jours nous édifieront.
Le Calame