Partant du principe que le développement et la réussite de la Zone Franche de Nouadhibou (ZFN) sont d’une importance capitale pour le développement et la diversification de notre économie nationale et pour permettre à cette partie de notre espace économique d’être attractive aux investissements étrangers directs (IED), il est donc impérativement nécessaire de se focaliser sur l’importance de préserver les acquis et d’exploiter les potentiels pour permettre à la ZFN d’être compétitive aussi bien à l’échelle régionale qu’à l’échelle mondiale. Ceci nécessite, essentiellement la création d’un environnement propice à l’investissement en capital et au transfert de savoir-faire et de technologie ainsi qu’une amélioration du paysage et une préservation de l’environnement (développement durable).
Plusieurs pays de la sous-région, entre autres, le Maroc, le Sénégal, et le Gabon, ont créé des zones économiques spéciales, sous différentes formes, sur leurs territoires pour attirer les multinationales et autres investisseurs qui cherchent à bénéficier des avantages que représentent ces différentes et diverses zones. Alors, l’accroissement des avantages concurrentiels, le développement continu et l’innovation deviennent les éléments essentiels non seulement à la réussite de la Zone Franche de Nouadhibou mais à son existence dans un nouveau monde économique en perpétuelle évolution.
Compétitivité et avantages concurrentiels
Etre compétitive pour la ZFN nécessite, tout d’abord, de prendre en considération l’ensemble des facteurs internes et externes afin d’identifier les avantages et les inconvénients du point de vue de l’Etat mauritanien et des investisseurs potentiels et de les confronter à ceux des différentes zone économiques spéciales de la région. Maitriser cette information relative aux avantages et aux inconvénients, qui changent et évoluent au fil du temps et avec l’évolution de la situation économique mondiale, est un outil d’analyse stratégique qui permettra de maximiser les potentiels et de minimiser les risques. Sans cette prise en considération desdits facteurs, l’Etat mauritanien n’arrivera jamais à optimiser l’allocation de ses ressources afin de développer la Zone Franche de Nouadhibou.
Pour l’Etat mauritanien, la ZFN est un moyen d’attirer les IED, d’encourager le développement économique et social, de créer de nouvelles opportunités d’emplois et de sous-traitance créant ainsi une nouvelle dynamique économique. En contrepartie, l’Etat est contraint d’améliorer le climat d’investissement, d’alléger son régime fiscal et de simplifier les formalités ainsi que les procédures administratives dans l’espace économique de la zone franche. Il doit impérativement investir dans le développement des infrastructures nécessaires et faciliter l’accès à une main d’œuvre qualifiée adéquate à une zone franche en plein essor. Déjà, Nouadhibou se situe sur un emplacement géostratégique en matière d’accès et de transit entre l’Union Européenne, l’Afrique et l’Amérique. Cependant, il est nécessaire d’apporter à cet atout une valeur ajoutée structurelle, administrative, technique, et environnementale (paysage).
Du point de vue des investisseurs, l’essentiel est de minimiser leurs couts, de situer leurs filiales à proximités des principaux marchés de consommation et de créer de nouveaux débouchés dans un environnement d’investissement stable et propice à la compétitivité internationale et dans lequel ils se sentent protégés par des tribunaux équitables et transparents. Ils cherchent tous donc ce qu’une zone économique spéciale peut apporter à leurs avantages plus particulièrement en matière fiscale et règlementaire. Contre le choix supposé stratégique d’investir dans l’espace économique de la ZFN, les investisseurs, dans une économie mondiale ouverte, payent le coût d’opportunité d’investir ailleurs. Toutefois, ils sont tenus de remplir leurs obligations juridiques, sociales et environnementales (transparence, respect de la législature en vigueur, protection sociale, salaire minimum, sécurité, hygiène etc…).
Enfin, la confrontation des résultats établis de l’analyse stratégique permettra de définir une stratégie de développement pour la Zone Franche de Nouadhibou. Ainsi, la ZFN est tenue d’améliorer et d’accroitre ses avantages concurrentiels en matière d’environnement commercial et administratif, de ressources, d’infrastructures, d’industrie d’appui, et de marchés afin de renforcer sa capacité à stimuler les multinationales pour se servir de son espace économique comme plate-forme de commerce international.
Sid’Ahmed Maurice Benza
Indianapolis
USA
10/05/2018