Depuis quelques jours, le site Al Akhbar a publié des informations très étayées faisant état de la dilapidation de plus d’une centaine de millions des comptes de Radio Mauritanie. Les rapports de l’inspection générale auraient constaté des cas de mauvaise gestion dont le directeur général de cette importante institution, Abdallahi Ould Hormotallah serait responsable.
Les inspecteurs généraux d’état auraient constaté aussi que le DG de Radio Mauritanie donnait à tort et à travers et dépensait sans compter et sans respecter les fondamentaux de la gestion de la chose publique.
Dans sa série d’articles relatifs à ce qui semble être de la gabegie au sein de Radio Mauritanie, Al Akhbar est allé dans ses investigations jusqu’à citer les noms d’individus et d’établissements ayant bénéficié des largesses du directeur général de Radio Mauritanie. Parmi ceux là figurent quelques hauts responsables dont un conseiller à la présidence, un responsable de la Commission électorale nationale indépendante et autres.
L’établissement SOCODI, qui appartient au frère de la femme du DG de Radio Mauritanie et qui est aussi le jeune frère du président de l’Union Pour la République, a engrangé plus de trente trois millions d’ouguiyas.
Le site Al Akhbar dans son enquête fournit les montants exacts, la date de leur retrait, les numéros des chèques et le numéro du compte trésor d’où ont été retirés les montants distribués.
Jusque là, il n’y a eu aucune réaction ni de la direction générale de Radio Mauritanie ni de son ministère de tutelle pour confirmer ou infirmer des allégations aussi graves.
Le gouvernement aussi semble faire la sourde oreille et attend probablement que la tempête passe. Normalement, le président Mohamed Ould Abdel Aziz ne devrait pas laisser passer une chose pareille si tant il est toujours déterminé comme il le rappelle à toutes les occasions de continuer à sévir contre les indélicatesses de gestion.
Il y a juste deux mois un autre directeur général d’un établissement public, en l’occurrence l’ENER a été envoyé manu militari en prison pour beaucoup moins que cela (une vingtaine de millions) dans une affaire rapidement cuisinée comme pour faire cacher quelque chose.
Sauf que pour l’ENER ni la presse ni les inspecteurs n’ont publié les numéros de chèques ou les comptes d’où l’argent est sorti. Cette attitude, si rien n’est fait, remet sur la sellette cette accusation de gabegie sélective qui ne s’applique que sur une certaine catégorie de responsables et qui épargnent d’autres fortement ‘’endossés’’à des personnalités influentes du système qui les mettent au dessus des lois et qui leur garantissent l’impunité.
Une véritable affaire de deux poids, deux mesures qui démontre encore une fois que c’est selon que vous soyez puissant ou misérable, la justice de la Mauritanie nouvelle vous rendra blanc ou noir.
Le Calame