En Mauritanie, ce mardi 28 novembre, c’est jour de fête de l’indépendance.
Il s’agit du 57e anniversaire de l’indépendance et cette année, c’est une fête pas comme les autres puisqu’elle verra se lever, pour la première fois, le nouveau drapeau mauritanien au son du nouvel hymne national. Ce sont là deux nouveaux emblèmes qui ont été adoptés à l'issue du référendum constitutionnel du 5 août, contre l'avis de nombreux sénateurs qui avaient voté contre la réforme.
Ce 28 novembre 2017 restera dans l'histoire de la Mauritanie et, avec lui, le président Mohamed Ould Abdelaziz, artisan d'un nouveau drapeau. L'ancien, vert et jaune a été enrichi de deux bandes rouges horizontales, en hommage au sang versé par les martyrs qui ont lutté contre le colonisateur.
« Un drapeau qui a été le fruit du dialogue politique organisé il y a un an », ne cesse de répéter le pouvoir. Un dialogue cependant boycotté par la frange la plus radicale de l'opposition et qui ne fait donc pas l'unanimité aujourd'hui. Une discorde qui porte davantage sur le principe que sur la forme.
Certains jugent en effet que cette réforme n'est pas prioritaire pour le pays. Les sénateurs s'étaient d'ailleurs opposés à ce changement et à la suppression du Sénat lors d'un vote, en mars dernier. Depuis, plusieurs sont sous contrôle judiciaire, officiellement pour soupçon de corruption.
Le changement d'hymne fait, quant à lui, moins polémique car le poème religieux aux allures de prêche qui avait été greffé sur l'ancienne musique n'avait rien de patriotique.
La nouvelle version a été préparée pendant plusieurs semaines par une commission d'une quarantaine de poètes et d'intellectuels et mise en musique par un compositeur égyptien. C’est un hymne qui glorifie les héros de l'indépendance et l'amour du pays ou encore un hymne de tradition arabe, au regret de ceux qui attendaient une couleur musicale qui reflète davantage la diversité culturelle du pays.
Rfi via cridem