Les pêcheurs artisanaux ont décidé, ce lundi 24 avril, d’observer une grève générale illimitée en guise de protestation contre la réduction unilatérale des prix des produits halieutiques destinés à l’exportation, décidés récemment par les mareyeurs. Ainsi, ces derniers ont pris, lors de leur dernier conclave, des mesures visant à réduire de 2300 um à 1800 um le prix de ces produits. @Ces réductions drastiques vont sensiblement affecter notre situation" ont protesté les pêcheurs.
Confrontés à de multiples problèmes, notamment la présence de bateaux chinois et turcs, la cherté du matériel et du carburant, les pêcheurs artisanaux disposant de petites embarcations ne voient plus le bout du tunnel. « Et la situation se corse quotidiennement. Même si avec le départ de pêcheurs sénégalais qui utilisaient le mono-filament, on a enregistré une nette amélioration des prises de poissons. L’accès au crédit pour l’achat ou la réparation des pirogues relève d’un parcours de combattant», se lamentent-ils.
Face à l’urgence de la situation, les protestataires sollicitent une intervention urgente des autorités et notamment la commission de fixation des prix afin de plafonner à une tarification acceptable pour toutes les parties les produits destinés à l’exportation (calamars, céphalopodes, crustacés, thiof et dorade). Ils mettent en garde les mareyeurs contre toute volonté de faire redescendre les prix à un niveau bas qui plongerait le secteur dans un profond marasme. « A chaque fois qu’il ya beaucoup de poissons, les mareyeurs font redescendre systématiquement les prix alors que les prix des produits destinés à l’exportation sont difficiles à pêcher», se plaint l’un des grévistes
Les pêcheurs espèrent trouver une oreille attentive auprès des membres de la commission de fixation des prix de référence des produits de pêche destinés à l’exportation.
Pour rappel,c’est par arrêté 417/MEPEM/MEF que ladite commission a été mise sur pied. Et l’article 16 du décret 2017-027 du 6 mars2017 est relatif à la commercialisation des produits de la pêche destinés à l’exportation. La commission devra se pencher au cours des prochaines semaines sur cet épineux dossier.
Par ailleurs, les pêcheurs artisanaux louent le travail exemplaire mené par deux garde-côtes (Khalil et Bazeïd) et encourageant les autres à abonder dans le même sillage. Ils ne manquent pas de dénoncer l’apparition de campements pirates au nord (Belwakh et Tinzatt) regroupant des pêcheurs artisanaux au moment où les mauritaniens sont bloqués faute de pièces d’identité. Les reçus de dépôt sont systématiquement rejetés. Ils y voient une « flagrante contradiction».
Enfin, les grévistes réclament la tenue de discussions entre les différentes parties et comptent poursuivre leur mouvement jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.
Le Calame