Malgré les textes, malgré les slogans, une majorité de mauritaniens se rend chaque jour à l’évidence, et à la lumière des scandales qui assaisonnent la vie publique depuis 2009, que la mauvaise gouvernance qui profite à une poignée d’hommes du sérail a complètement enterré tout espoir d’un développement harmonieux dans le pays.
Des mines, à la pêche, en passant par l’agriculture, l’énergie, les finances, les infrastructures de base et même le sport, tous les secteurs de l’activité publique ont été ébranlés, secoués par des scandales inouïs où le népotisme, la corruption et les détournements à ciel ouvert de l’argent public sont la règle.
Malgré les dénonciations, le jeu du contrôle de gestion, les auteurs de cet enrichissement illicite et ostentatoire se la coulent toujours douce pendant que des centaines de pauvres diables sont jetés en prison des mois voire des années pour vol de portables et autres menus larcins. C’est à croire que la loi n’est pas la même pour tous dans notre pays.
Il n’en faut donc pas plus de quelques photos exhibant un premier Ministre norvégien, faisant la queue en même temps que les citoyens ordinaires, celle du premier Ministre suédois dans un métro ou encore le ministre des finances allemand caracolant sur un vélo, pour que l’opinion publique nationale mesure l’ampleur de la différence de ces hommes avec ceux qui nous gouvernent.
Sur la toile, les internautes mauritaniens se mettent à rêver de jours meilleurs. Mais la réalité de la mauvaise gouvernance économique et sociale du pays fait vite de les rattraper et les ramener à la dure réalité d’un pays exsangue d’une mauvaise gouvernance qui n’a rien épargné et qui se poursuit en toute impunité.
La transparence des marchés publics enterrée vivante dans les dunes de sable, l’enrichissement illicite et sans précédent d’une classe politique boulimique qui nous gouverne montrent que nous sommes à des années lumières de cet état d’esprit et de ce comportement face à la chose publique.
Sur la toile, et à l’unisson, les internautes en veulent aux autorités politiques nationales qui offrent, à leurs yeux, le visage hideux d’une gestion désastreuse des deniers publics. Une gestion qui, plus que jamais, bénéficie à une minorité d’usurpateurs. Jusqu'à quand?